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Brèves

L’actualité en bref

Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a banni Maximilian Krah, sa tête de liste pour les élections européennes, de tout meeting électoral suite à un entretien accordé à la Repubblica. Il avait déclaré au quotidien italien qu’un SS « n’était pas automatiquement un criminel ». La semaine auparavant, Björn Höcke, considéré comme le véritable homme fort du parti, avait été condamné à 13 000 euros d’amende pour avoir utilisé un slogan nazi. À la fin de l’année dernière, une mesure visant à renvoyer chez eux deux millions de personnes étrangères ou d’origine étrangère avait été discutée dans les instances du parti, avant de fuiter dans la presse et déclencher d’énormes manifestations de protestation dans tout le pays. Tout cela n’avait pas empêché jusqu’à présent le Rassemblement national d’entretenir d’amicales relations avec l’AfD. Mais la déclaration de Krah a été la goutte de trop. Marine Le Pen a pris ses distances. Non qu’elle soit choquée, car il faut rappeler que le Front national, dont RN est l’héritier, avait été notamment fondé par d’anciens Waffen SS. Mais à un moment où l’extrême droite est en quête de respectabilité la sortie de Krah faisait tache. Être pro-nazi peut-être… mais discrètement.

« Ce n’est pas de golf dont on manque dans le pays catalan, c’est plutôt d’eau. » Plein de bon sens, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a dénoncé l’« anachronisme » d’un projet de golf à Villeneuve-de-la-Raho, à quelques kilomètres de Perpignan. Ce golf se situera dans un complexe qui doit s’étendre sur plus de 160 hectares et comprendra également un hôtel et 600 logements. Il consommera des centaines de milliers de mètres cubes d’eau dans un département qui souffre chroniquement de la sécheresse. Malgré de nombreuses protestations (scientifiques, écologistes…) qui lui demandaient d’annuler l’arrêté préfectoral autorisant ce projet, Béchu a refusé, expliquant qu’il ne pouvait aller à l’encontre de la loi. Il est farouchement écologiste mais, manque de chance, la loi lui lie les mains. On pourrait peut-être lui suggérer de la changer ? Mais il a tenu à rassurer son monde. Le golf ne sera arrosé qu’à partir des eaux usées traitées au préalable. Ce que les experts jugent impossible vu les quantités requises. Qu’importe. Béchu a fait son numéro : se dire écolo en parole tout en laissant saccager la nature et piller les ressources naturelles au nom du fric. Détail amusant : le ministre a fait cette déclaration à Canet-en-Roussillon où il était venu présenter son plan de résilience… pour l’eau.

Selon une étude de l’Union nationale des aménageurs (Unam) et de l’École supérieure des professions de l’immobilier (Espi) il faudrait près de 400 000 logements supplémentaires par an d’ici à 2030 pour satisfaire aux besoins de la population. Cette situation s’expliquerait en partie par la réduction de la taille des ménages (divorces, vieillissement…) qui fait que « le parc immobilier est mobilisé par des personnes seules ». Venant de professionnels de l’immobilier ce rapport est surtout un plaidoyer pro domo en faveur de la construction, notamment privée. Mais ce chiffre de 400 000 logements apparait comme plutôt faiblard lorsqu’on se rappelle qu’actuellement 2,5 millions de ménages sont en attente d’un logement social alors même que les bailleurs sociaux n’envisagent d’en construire que 85 000 cette année. On est loin du compte. À côté de cela, il y a des millions de logements vacants qui pourraient être réquisitionnés pour loger les familles qui en ont besoin. La loi le permet mais pas question pour les gouvernants de toucher à la sacro-sainte propriété privée.

La loi fusionnant le gendarme du nucléaire – l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) – avec l’expert technique du secteur – l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) – a été promulguée au Journal officiel. Les deux organismes étaient nés au début des années 2000 des leçons tirées de l’accident nucléaire de Tchernobyl. Sous prétexte de simplification administrative, le texte revient, en fait, à mettre les inspecteurs et techniciens de l’ASN, jusque là indépendants, sous le contrôle des décideurs, c’est-à-dire en dernière analyse du gouvernement. En effet, ce dernier, qui prévoit de construire six, voire quatorze, réacteurs dans les années qui viennent, se plaint régulièrement des contrôles de sécurité trop pointilleux selon lui de l’ASN qui retardent ses projets. Critiques partagées par les start-ups du secteur qui veulent créer très vite des mini-réacteurs. Donc on se débarrasse de l’ASN en sacrifiant du même coup la sécurité sur l’autel de la rentabilité. Comme d’habitude…

L’agence de presse américaine Associated Press (AP) a annoncé que son direct vidéo sur Gaza avait été coupé par Israël, qui l’accuse de violer une loi ayant permis aux autorités de fermer il y a quelques jours la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera. Cette loi, votée début avril, donne la possibilité d’interdire la diffusion de médias étrangers « portant atteinte à la sécurité de l’État » sioniste. Comme il est difficile d’imaginer qu’AP, qui a pignon sur rue dans le monde entier, soit soudain devenue du jour au lendemain une officine du Hamas, la seule explication crédible est que Netanyahou – dont les troupes poursuivent leur offensive sur Rafah et, plus au nord, sur le camp de réfugiés de Jabalia – veut pouvoir continuer tranquillement ses massacres en empêchant la presse étrangère de témoigner.

Une enquête sur le vaste scandale de sang contaminé, qui a fait près de 3 000 morts entre les années 1970 et 1990, a directement mis en cause les autorités, les accusant notamment de dissimulation. Pendant une vingtaine d’années, des milliers de personnes souffrant d’hémophilie ou ayant subi des opérations chirurgicales ont été contaminées par le virus de l’hépatite C et le HIV après avoir reçu des transfusions sanguines. « L’ampleur de ce qui s’est produit est horrifiante », affirme dans un rapport qui vient de sortir l’ancien juge Brian Langstaff, désigné en 2018 pour conduire cette vaste enquête publique. Du fait de pénuries de sang, le Service public de santé (NHS) s’était tourné vers des fournisseurs américains qui rémunéraient leurs donneurs, parmi lesquels se trouvaient des prisonniers, des malades et des membres d’autres groupes présentant un risque important d’infection. Et le rapport de conclure : « Cette catastrophe n’était pas un accident. Les contaminations ont eu lieu parce que ceux aux responsabilités – les médecins, les services du sang et les gouvernements successifs – n’ont pas donné la priorité à la sécurité des patients. » Le texte énumère une longue liste de reproches adressés aux autorités. Ainsi, le système de santé n’a informé que tardivement les personnes infectées, parfois des années après, tandis que les autorités n’ont pas retiré les produits sanguins à risque lorsque des craintes sur leur qualité ont été soulevées. Il fallait, par économie, liquider les stocks. Au détriment de la santé, et parfois de la vie, des malades. Ainsi va la logique capitaliste…

Douze pays de l’Union européenne (UE) ont d’ores et déjà construit des murs à leurs frontières pour empêcher le passage des migrants. Ils s’étendent aujourd’hui sur plus de 2 000 kilomètres, soit environ sur 14 % des frontières terrestres de l’Union. Par exemple ils ont été érigés entre la Grèce et la Turquie et entre la Pologne et la Biélorussie aux frais des pays concernés. Mais Les Républicains, Reconquête et le Rassemblement national (RN) réclament des fonds de Bruxelles pour en construire davantage. « Je suis favorable à ce qu’on puisse financer par l’argent de l’Europe des frontières aux portes de l’Union européenne », a notamment déclaré Jordan Bardella, tête de liste du RN. Ailleurs où ils existent, notamment entre les États-Unis et le Mexique, de tels murs ont prouvé qu’ils étaient incapables de freiner l’immigration mais rendaient plus périlleux, et souvent mortel, le franchissement des frontières. C’est une vision d’un monde barbelé et barbare. Il faut se battre pour l’ouverture et l’abolition des frontières et le droit à la libre circulation et installation pour tous et toutes !

Des peines de prison ferme ont été requises contre plusieurs hauts dirigeants du groupe français Bourbon, spécialiste de l’assistance maritime au secteur pétrolier, jugés dans la cité phocéenne pour corruption d’agents publics étrangers dans trois pays africains. Ce fut d’abord en Guinée équatoriale, en février 2011, où, selon le parquet, une somme de 400 000 euros a été versée à un intermédiaire en vue de faire passer un redressement fiscal initial de huit millions d’euros à 44 849 euros. Puis au Cameroun, en novembre 2011, où des inspecteurs du fisc local se sont vus remettre 150 000 euros pour épargner à Bourbon Offshore Surf le paiement d’une ardoise fiscale de 11 millions d’euros. Enfin au Nigeria, en octobre 2012, les versements de 700 000 dollars à deux contrôleurs puis de deux millions de dollars au responsable du Département d’investigation criminelle auraient permis de ramener à 4,1 millions de dollars (US) un redressement fiscal annoncé mi-2012 à hauteur de 227 millions de dollars. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Car cette corruption généralisée est pratiquée par tous les grands groupes capitalistes, notamment français, qui veulent s’implanter, ou se maintenir, en Afrique.

Emmanuel Macron est parti pour Nouméa pour installer une « mission » de dialogue sur place, après une semaine de violence qui s’est soldée par six morts, des centaines de blessés et des dizaines de commerces et d’entreprises partis en fumée. Après avoir poussé, dès l’été dernier, à l’adoption par les parlementaires d’une réforme du corps électoral destinée à minoriser et marginaliser un peu plus la population kanak, Macron veut reprendre contact avec tous les acteurs locaux. Mais ce n’est que poudre aux yeux. Car, même s’il parvient à calmer provisoirement les choses, la question fondamentale ne sera pas résolue : celle de la reconnaissance du droit du peuple kanak à disposer de lui-même.