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Brèves

L’actualité en bref

Le rapport annuel que vient de publier Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, dresse un tableau accablant de la situation dans les prisons et autres lieux de privation de liberté. Parmi les constatations qu’il décrit on trouve notamment « l’aggravation dramatique de la surpopulation carcérale », « la profonde crise démographique de la psychiatrie », « la carcéralisation croissante de la rétention administrative des étrangers », « les atteintes persistantes aux droits en garde à vue » et « les structures toujours précaires ». Et de poursuivre : « Les cellules individuelles n’atteignent jamais 9 m2 et sont le plus souvent doublées, voire triplées. L’espace disponible par personne, une fois déduite la surface des sanitaires et du mobilier, est le plus souvent très inférieure à 3 m². » À ce manque de place s’ajoutent aussi des conditions sanitaires effroyables. « Dans plusieurs établissements, l’état des abords est épouvantable, ce qui attire rats, pigeons, mouettes et chats qui, parfois, s’introduisent jusque dans les cellules […] Dans un établissement, les punaises de lit prolifèrent au point que les personnes détenues sont recouvertes de piqûres et que certaines en ont des cicatrices », décrit encore le rapport qui pointe aussi « des détenus dormant sur un matelas par terre (qui) se trouvent contraints de boucher leur nez et leurs oreilles avec du papier toilette afin d’éviter que des cafards s’y introduisent ». Et les tribunaux continuent d’envoyer à tour de bras des condamnés en prison.

Révoltés par l’annonce de la fermeture d’une classe de leur école, les parents d’élèves du regroupement pédagogique intercommunal de Notting-Voyer-Hermelange, ont eu une idée originale. L’inspection de l’Éducation nationale réclamait en effet aux trois communes un minimum de 98 élèves pour garder la cinquième classe de leur école ouverte à la rentrée prochaine. Or, il manquait quatre élèves. Pour remplir les trous, les parents d’élèves ont décidé d’inscrire quatre moutons à l’école, prêtés par agriculteur local. Les démarches ont été faites dans les formes. Chaque animal a deux parents, une adresse et une date de naissance. Ils ont même été nommés avec un nom et un prénom : John Deere, Valériane Deschamps, Phil Tondus et Marguerite Duprès. Les dossiers dûment complétés ont été envoyés à l’Éducation nationale par la mairie, également participante de la mobilisation. Pour les parents d’élèves il s’agit d’un pied de nez au ministère. « Nos enfants ne sont pas des moutons, arrêtez de les compter ! », s’indigne ainsi Loïc Firtion, président de l’association de parents d’élèves, dans une interview au quotidien local L’Est républicain. Une indignation légitime qui dénonce une logique purement comptable qui fait passer au second plan l’intérêt des enfants. Et pas seulement en Moselle…

Dans un rapport qu’elle vient de publier, Human Rights Watch (HRW), l’ONG internationale de défense des droits humains, rapporte que les forces israéliennes ont mené « au moins huit frappes contre des convois humanitaires et des locaux de travailleurs humanitaires » à Gaza depuis octobre 2023, alors même que l’itinéraire de ces convois et les emplacements de ces bâtiments avaient été communiqués à l’armée israélienne par les organisations concernées. Les autorités israéliennes « n’ont averti aucune des organisations humanitaires avant les frappes, qui ont tué ou blessé au moins 31 travailleurs humanitaires et autres personnes qui les accompagnaient », estime l’ONG, qui rappelle également que, selon l’ONU, au moins 254 travailleurs humanitaires, dont 188 membres du personnel de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre. « D’un côté, Israël bloque l’accès aux provisions humanitaires vitales à Gaza, et de l’autre, ses forces attaquent les convois qui tentent de livrer une partie de la petite quantité autorisée », fustige Belkis Wille, directrice adjointe de la division Crises et conflits à HRW. Ce qui résume assez bien la situation humanitaire catastrophique que vivent les Gazaouis. Ces frappes n’étaient pas des erreurs mais bel et bien des actes délibérés.

Les États membres de l’Union européenne ont donné leur feu vert final à la vaste réforme de la politique migratoire, qui durcit notamment les contrôles des arrivées aux frontières européennes. Certains pays – comme la Hongrie, la Pologne, l’Autriche et la Slovaquie – ont voté contre tout une partie de ces textes, car ils voudraient encore les durcir. La réforme met également en place une procédure de « filtrage » des migrants aux frontières pour les identifier et distinguer plus rapidement ceux qui ont des chances d’obtenir l’asile de ceux qui ont vocation à être renvoyés vers leur pays d’origine. À côté de cette réforme, qui ne s’appliquera que courant 2026, l’Union européenne multiplie les accords avec les pays d’origine ou de transit des exilés (Tunisie, Mauritanie, Égypte, Turquie, etc.) pour tenter de réduire le nombre d’arrivées à ses frontières. Les organisations de défense des droits humains n’ont eu cesse de dénoncer cette législation crapuleuse, fustigeant notamment la possibilité de placer en détention jusqu’à six mois les familles avec enfants et une « criminalisation » des exilés. À bas les frontières ! Droit de libre circulation pour toutes et tous !

France Assos Santé, un collectif d’une quinzaine d’associations impliquées dans le secteur de la santé, demande la mise en place à l’échelle européenne, de « sanctions dissuasives » à l’encontre des industriels de l’industrie pharmaceutique qui ne respectent pas les obligations liées aux pénuries de médicaments. Ces pénuries proviennent en grande partie du fait que lesdits industriels cessent la production de certains médicaments lorsque leurs brevets tombent dans le domaine public, entrainant une baisse de profitabilité pour Big Pharma, qui préfère alors ne plus les produire. Comme l’a dénoncé sur France Info Catherine Simonin, administratrice de France Assos Santé, il y a une « inadéquation des politiques du médicament aux besoins de santé publique… Dans pas mal de maladies graves, des traitements essentiels qui sont très anciens et pas du tout sous brevet manquent à l’appel, et ça engage des pronostics vitaux, parfois des pertes de chance pour les patients ou plus de séquelles ». En fait c’est un domaine où la véritable inadéquation se situe entre profits privés et santé publique.

Le « Mur des Justes », situé dans le 4e arrondissement, a été tagué de mains rouges dans la nuit de lundi à mardi. Cette construction, intégrée dans le Mémorial de la Shoah, comporte le nom de plus de 3 900 personnes qui ont aidé à sauver des Juifs du régime nazi lors de la Seconde Guerre mondiale. D’autres murs ont aussi été tagués dans les alentours principalement devant des crèches et des écoles du quartier du Marais où vit une importante population juive. Ces actes de vandalisme inqualifiables ont eu lieu alors que l’on commémorait la rafle du 14 mai 1941 lorsque près de 6 500 hommes, âgés de 18 à 60 ans, furent convoqués par la police française pour « motif d’examen de situation », avant d’être internés dans des camps du Loiret puis envoyés pour mourir à Auschwitz-Birkenau. Pour l’instant cette « action » ignominieuse n’a pas été revendiquée. Mais qu’elle émane de groupuscules d’extrême droite, dont l’antisémitisme est la raison d’être, ou d’individus qui profitent du climat délétère créé par l’agression israélienne à Gaza pour afficher leur haine des Juifs, elle est moralement inadmissible. Le soutien à la lutte du peuple palestinien n’a rien à voir avec ce racisme de bas étage que nous condamnons sans réserve.

Les révoltes et débuts de soulèvements qui viennent de se dérouler à Nouméa et dans d’autres parties de l’île sont une réponse du peuple kanak et du camp indépendantiste à un projet de loi discuté à l’Assemblée nationale et qui tend à élargir le corps électoral pour rendre la population originelle (qui représente moins de 40 % de la population totale) toujours plus minoritaire. Car, depuis longtemps déjà, la Nouvelle-Calédonie est une colonie de peuplement où le nombre de gens venus de Métropole ou d’ailleurs dépasse celui des autochtones dont les droits sont largement niés et la culture méprisée. De plus, les Kanak constituent toujours la partie la plus pauvre des habitants de l’île. Il y a quarante ans, un premier soulèvement avait conduit aux accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) qui leur avaient reconnu certains droits sans rien changer de fondamental à leur sort. Pour eux la situation coloniale demeure. D’où ce nouveau coup de colère. Solidarité avec le peuple de Kanaky.

Un rapport de l’Organisation européenne du cancer vient d’être présenté à l’Institut Curie de Paris. Il insiste sur le fait que les dernières données scientifiques connues montrent que la France a le nombre de cas de cancers le plus élevé en Europe. Près de 180 000 personnes décèdent chaque année de cette maladie, dont 48 000 du tabagisme, soit jusqu’à 60 % de plus que dans d’autres pays européens. Mais la fatalité n’est pas le seul facteur. C’est l’ensemble du système de santé qui va mal et qu’il faut questionner : on manque de bras, d’infirmiers, d’aides-soignants mais aussi de médecins oncologues. On en compte ici 1,52 pour 100 000 habitants alors que la moyenne européenne est de 3,24. Conséquence : un hôpital aussi prestigieux que l’Institut Gustave Roussy, à Paris, a dû fermer la moitié d’une unité de pointe, par manque de personnel. Quant aux dépistages précoces, là encore l’Hexagone est lanterne rouge. Le taux du dépistage du cancer colorectal n’est que de 34 % alors qu’il atteint 80 % ailleurs en Europe. Quant au cancer du sein, son dépistage reste sous la barre des 50 %, alors qu’il dépasse les 80 % en Suède et les 74 % en Espagne. Un bilan dont ni Macron, ni son ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, ne vont se vanter.

« La France reste, pour la cinquième année consécutive, le pays le plus attractif d’Europe », s’est félicité Macron en introduction d’une présentation à la presse des enjeux du septième sommet Choose France (Choisir la France) auquel participe une poignée de gros investisseurs étrangers – industriels et banquiers – à Versailles. Et le ministre chargé de l’Industrie, Roland Lescure, a renchéri que l’Hexagone « a conservé son rang de première destination européenne des investissements directs étrangers », avec 1 194 créations et extensions de sites sur l’année, parlant de 15 milliards d’euros d’investissements pour 56 projets. Un optimisme de façade un peu douché, dans une tribune au Monde, par l’économiste Lucas Chancel qui estime que le baromètre d’attractivité brandi par le gouvernement est trompeur, puisqu’il ne prend pas en compte l’ensemble de la question, notamment les créations d’emplois découlant directement de cette attractivité. « Sur ce point, le baromètre nous informe que les projets d’investissements étrangers en France sont associés à 39 773 créations d’emploi. C’est une première nuance : la France passe en troisième position sur l’échelle européenne de l’attractivité, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne », explique cet enseignant à Harvard, avant d’enfoncer le clou en rapportant le nombre de ces emplois créés (représentant seulement 0,13 % de la population active) à la taille des pays comparés. Avec cette opération, la France chute « en huitième position derrière le Portugal, la Serbie, l’Irlande, la Hongrie, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Grèce ». Les cocoricos du chef de l’État semblent un peu enroués…