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Brèves

L’actualité en bref

La journée mondiale de la liberté de la presse s’est déroulée le 3 mai, à l’initiative de l’Unesco. La veille, cet organisme de l’ONU avait attribué son Prix mondial de la liberté de la presse à l’ensemble des journalistes couvrant Gaza, décimés depuis plus de six mois  par l’offensive israélienne. « En ces temps d’obscurité et de désarroi, nous souhaitons adresser un message fort de solidarité et de reconnaissance aux journalistes palestiniens qui couvrent cette crise dans des circonstances dramatiques », a commenté Mauricio Weibel, président du Jury international de professionnels des médias. « L’humanité a une dette immense à leur égard, pour leur courage et leur engagement en faveur de la liberté d’expression », a-t-il poursuivi dans un communiqué. Selon le Comité de protection des journalistes, une association basée à New York, au moins 97 journalistes et salariés de médias ont été tués depuis le 7 octobre. dont 92 sont des Palestiniens. En outre 16 autres ont été blessés.

Selon un porte-parole de l’ONG Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), plusieurs centaines de migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont été évacués de force de trois campements, installés devant des agences onusiennes à Tunis, puis déportés vers la frontière algérienne. Entre 500 et 700 personnes y vivaient sans eau courante, ni électricité, ni sanitaires, beaucoup après avoir été chassées de leur logement et travail au cours des mois ayant suivi un violent discours anti-migrants en février 2023 du président Kaïs Saïed. Il y dénonçait l’arrivée de « hordes de migrants clandestins » dans le cadre d’un complot « pour changer la composition démographique » du pays. Ben Amor, le porte-parole du FTDES s’est déclaré « inquiet sachant que parmi eux il y a des populations vulnérables […] des gens ayant besoin d’assistance médicale, qui vivaient déjà dans des conditions inhumaines depuis des mois ». Cette évacuation forcée se produit suite à une réunion jeudi dernier à Rome des ministres de l’Intérieur d’Italie, Tunisie, Algérie et Libye pour « lutter contre l’immigration clandestine » mais en fait pour coordonner leurs efforts pour empêcher des migrants de parvenir en Italie via les pays d’Afrique du Nord.

Condamné à 25 années d’emprisonnement pour « haute trahison » pour avoir critiqué la guerre en Ukraine, l’opposant Vladimir Kara-Mourza purge sa peine dans une colonie pénitentiaire en Sibérie, malgré un état de santé incompatible avec ses conditions de détention. Le militant de 42 ans, ancien journaliste, avait accueilli cette sentence, la plus sévère décrétée contre un opposant du régime russe depuis des décennies, comme une « terrible reconnaissance », confortant son combat politique. À deux reprises, en 2015 et 2017, il avait frôlé la mort à Moscou, victime d’empoisonnement à une substance non identifiée. Admis en soins intensifs, il a passé, chaque fois, plusieurs jours plongé en coma artificiel. Aujourd’hui il nécessite des soins médicaux qu’il ne peut recevoir en prison. Malgré les risques, il a toujours refusé de quitter la Russie alors que sa femme et ses trois enfants se sont réfugiés aux États-Unis. Il affirmait en juin 2021 : « Je suis un opposant politique russe. Si c’est ce que j’ai choisi de faire de ma vie alors ma place est en Russie. Il ne peut en être autrement. » Un courage qui mérité d’être salué au delà de ses idées que nous ne partageons pas.   

Pour la troisième fois de l’Histoire une équipe olympique de 36 réfugiés participera aux Jeux de Paris, après ceux de Rio en 2016 et de Tokyo en 2021. Ils seront supposés représenter les 100 millions de personnes déplacées dans le monde. Ces athlètes concourront dans 12 disciplines : athlétisme, badminton, boxe, breaking, canoë, cyclisme, haltérophilie, judo, lutte, natation, taekwondo et tir. Ils sont originaires de 11 pays : Afghanistan, Cameroun, République démocratique du Congo, Cuba, Érythrée, Éthiopie, Iran, Soudan, Soudan du Sud, Syrie et Venezuela. Au-delà du symbole, il y a peu de chance que ces femmes et ces hommes puissent attirer un tant soit peu l’attention sur les migrants et apatrides du monde entier, les Jeux étant surtout l’occasion d’une débauche de nationalisme, chaque compétition faisant l’objet de rivalités entre grandes puissances dans le but de collecter le nombre maximum de médailles. Ces mêmes puissances qui ferment leurs frontières aux réfugiés, et en premier lieu le pays organisateur, la France.

Amnesty International vient de faire appel devant le Conseil d’État pour demander la suspension des licences d’exportations de certains matériels de guerre délivrés par la France à destination d’Israël. Une première demande dans ce sens, déposée le 11 avril dernier devant le tribunal administratif, avait été rejetée deux jours plus tard. On ne peut guère se faire d’illusion sur ce genre de démarches pour stopper l’aide militaire de Paris à Jérusalem. Mais elles ont le mérite de rappeler que tous les pays occidentaux qui arment l’état sioniste ont leur part de responsabilité dans les massacres de Gaza.

Une centaine de personnalités masculines viennent de signer une tribune publiée dans Elle en soutien au mouvement #MeToo. « Nous ne pensons pas qu’ “on s’acharne contre les hommes” », affirme le texte, qui poursuit : « Celles et ceux qui clament “on ne peut plus rien dire ni faire aujourd’hui” confondent liberté d’expression et privilèges, et sous-entendent que la maltraitance des victimes leur convenait. » Les signataires reconnaissent également « le caractère systémique de ces violences et leurs liens avec d’autres formes de discriminations comme le racisme. » Parmi les noms au bas de ce texte, écrit et publié à l’initiative du mathématicien Michel Broué, on trouve de nombreux acteurs comme Swann Arlaud, Mathieu Amalric, Éric Elmosnino, Reda Kateb, des réalisateurs comme Jacques Audiard ou Cyril Dion, mais aussi le fondateur de Mediapart Edwy Plenel, l’historien spécialiste de l’Algérie Benjamin Stora ou encore le sociologue Éric Fassin. On ne peut que se réjouir de cette prise de conscience même s’il a fallu attendre 2024 pour que ces personnalités masculines se rallient publiquement à un mouvement lancé… en 2017.

Nassira El Moaddem, journaliste à Arrêt sur images, un magazine d’informations en ligne, est l’objet d’attaques tous azimuts de la part des médias Bolloré. En cause : sa critique d’une circulaire de la Fédération française de football rappelant aux présidents locaux l’interdiction du port de collants ou de casques sur les terrains au nom de la laïcité. Une mesure qui vise quasi exclusivement les joueuses musulmanes. D’où sa réaction dans un tweet : « Pays de racistes dégénérés. Il n’y a pas d’autres mots. La honte ! » Dans la foulée, le député Rassemblement national, Julien Odoul, interrogé sur CNews par Jean-Marc Morandini, ce dernier toujours à l’antenne malgré ses multiples condamnations, lâche : « Si elle n’est pas contente, qu’elle se casse ! » bien que la journaliste soit de nationalité française. Pendant l’interview s’affiche un bandeau à l’écran disant : « Une journaliste de “Arrêt sur images” insulte la France. » Le Journal du dimanche publie également un article s’indignant du tweet de Nassira. Pascal Praud intervient dans le même sens dans son émission matinale L’Heure des pros sur CNews. En milieu d’après-midi, c’est au tour de Cyril Hanouna, figure de la chaîne C8, de remettre une pièce dans la machine en affirmant : « Continuez à attiser la haine avec vos messages comme ceux d’hier. Nous, on n’insulte jamais La France et les Français. » La journaliste a reçu le soutien de sa rédaction, de confrères et consœurs, de journalistes, de politiques, mais aussi de nombreux internautes. Au-delà de son propos, ce que lui reprochent les chiens de garde de Bolloré est surtout d’être une femme qui n’a pas sa langue dans sa poche pour titiller les franchouillards.

Un projet de réforme de la réglementation des logements sociaux va être adopté ces jours-ci. Prenant prétexte de la pénurie de HLM, le gouvernement entend en chasser ceux dont les revenus auraient « trop augmenté » depuis leur emménagement. Les HLM ne sont en effet en principe éligibles qu’à des familles qui ne dépassent pas des plafonds de ressources qui dépendent du nombre de personnes et de la région. Jusqu’à présent, ceux dont les revenus avaient augmenté devaient payer un surloyer. Désormais, leur bail pourrait ne pas être renouvelé. L’objectif déclaré serait de faire de la place pour les plus pauvres. En réalité, il s’agit de contraindre ces familles à se tourner vers le marché privé, en louant au prix fort ou en achetant un logement. Ce qui donnerait un coup de pouce au marché immobilier, car les affaires des promoteurs ne vont pas fort, malgré toutes les subventions qu’ils encaissent. Mais une grande partie de ces familles n’en ont pas les moyens et vont se retrouver en grande difficulté. La véritable solution est évidemment de construire davantage de logements sociaux, ce dont le gouvernement, toujours à la recherche d’économies sur le dos de la population laborieuse, ne veut pas entendre parler.

Cela dit, il est possible que tous les offices HLM n’appliquent pas ces mesures, car ceux-ci préfèrent toujours des locataires qui ont les moyens de payer leur loyer et charges en temps et en heure à des familles plus démunies… et les maires qui y participent hésiteront à chasser une partie de leur électorat. Il y a donc de fortes chances qu’une des conséquences de ces dispositions soient d’augmenter les surloyers.

Guillaume Meurice vient d’être suspendu de France Inter pour avoir pour la deuxième fois traité Netanyahou de « nazi sans prépuce ». On peut sans doute penser que cette plaisanterie est de mauvais goût, pourtant toute poursuite judiciaire contre Meurice avaient été abandonnée. L’humoriste est sans doute provocateur, comme beaucoup de ses confrères, mais en aucun cas antisémite. S’il dérange les patrons de Radio France, c’est parce qu’il s’en prend au pouvoir israélien qui est de fait soutenu hypocritement par le gouvernement français. Pourtant, quand il s’agissait de Charlie Hebdo, les mêmes personnalités qui censurent Meurice nous répétaient qu’il fallait tolérer les blagues les plus douteuses, au nom de la liberté d’expression et du droit à l’humour, quand elles visaient les musulmans et les migrants. Deux poids deux mesure, selon qu’on soutient le pouvoir ou qu’on le critique.