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Brèves

L’actualité en bref

Arnaud Lagardère est dans le collimateur de la justice. L’héritier du groupe médiatique bâti par son père, Jean-Luc Lagardère, puis passé sous le contrôle de Vincent Bolloré, est soupçonné d’avoir « fait financer son train de vie et ses dépenses personnelles en puisant dans les fonds des sociétés Lagardère SAS et Lagardère SCM ». Les infractions visées sont notamment diffusion d’information fausse ou trompeuse, abus de biens sociaux, de pouvoirs et de confiance et présentation de comptes inexacts. C’est un actionnaire de son groupe, le fonds britannique Amber Capital, qui l’a dénoncé à l’Autorité des marchés financiers. Lagardère peut exploiter tranquillement ses salariés sans problème, c’est parfaitement légal. Mais pas question de toucher aux intérêts de ses actionnaires capitalistes. Là il risque d’être condamné…

Face à l’augmentation du nombre de cas de choléra, l’Agence régionale de santé (ARS), la préfecture et le centre hospitalier de Mayotte ont annoncé dans un communiqué un dispositif renforcé, « afin d’assurer la prise en charge de l’ensemble des personnes malades ». Dans ce communiqué, les autorités revoient à la hausse leur bilan du nombre de personnes contaminées et recensent, « au total », 26 cas « confirmés depuis le début de l’alerte » le 19 mars dernier. Cette forme aiguë de diarrhée se transmet par une bactérie, généralement via de l’eau ou de la nourriture contaminées. La maladie peut tuer en quelques heures. L’Agence régionale de santé explique que « des opérations de vaccination sont organisées sur le terrain depuis plusieurs jours », ainsi que maraudes sanitaires, « afin d’assurer une diffusion large des recommandations et d’orienter les personnes vers les dispositifs de vaccination et dépistage ». Mais l’épidémie semble se propager dans les quartiers les plus pauvres de la zone urbaine de Mamoudzou-Koungou, notamment dans les bidonvilles dépourvus d’eau potable et de toute installation de salubrité publique. Là encore c’est la misère qui tue…

La maire centriste d’Amiens, Brigitte Fouré, a pris un arrêté expérimental pour interdire « l’exercice de la mendicité » dans une trentaine de rues du centre-ville, du 1er mai au 31 août, « du mardi au samedi, de 8 heures à 20 heures ». Suite à cette décision, la section locale de la Ligue des droits de l’homme a annoncé qu’elle « déposera un recours contentieux » et dénonce « un arrêté choquant qui, dans ses considérants, assimile la pauvreté à la mendicité et à l’alcoolisme, tout en affichant une action en faveur du commerce, dont l’intérêt devient alors supérieur à celui des droits humains ». Elle assure qu’elle « n’acceptera pas cette chasse aux pauvres qui combine déni et stigmatisation, au mépris de la dignité humaine ». De son côté, dans une lettre ouverte publiée sur Facebook, l’association Maraudes citoyennes amiénoises, qui vient en aide aux SDF, a aussi appelé la maire à ne pas mettre en œuvre cet arrêté, jugé « inhumain ». En fait, derrière ces arrêtés anti-mendicité se cache la volonté de criminaliser la pauvreté plutôt que s’attaquer à ses causes.

Un collectif d’ONG et d’associations humanitaires a affrété trois bateaux destinés à apporter plus de 5 000 tonnes de nourriture, de médicaments et d’équipements de première nécessité aux Gazaouis. Les bâtiments de la flottille, qui sont à quai depuis une semaine dans le port de Tuzla, au sud d’Istanbul, avaient prévu de lever l’ancre vendredi. Mais, entre-temps, la Guinée-Bissau, sous pression directe d’Israël, a décidé de retirer son pavillon à deux des trois bateaux en question, ce qui les empêche de prendre la mer. Quant à la Turquie, qui se targue de soutenir les Palestiniens, elle a préféré garder un silence prudent sur cette affaire. Rappelons cependant qu’en 2010, une précédente « flottille de la liberté » partie d’Antalya, dans le sud de la Turquie, avait tourné au cauchemar. En effet l’armée israélienne avait lancé l’assaut contre un des bâtiments, le Mavi Marmara, faisant dix morts et 28 blessés parmi les membres d’équipage et les humanitaires qui se trouvaient à son bord. Sans doute tous des « terroristes » et des « antisémites ».

Un certain nombre de faits divers, certains tragiques, ont servi de prétexte à Emmanuel Macron pour dénoncer « le surgissement de l’ultraviolence dans le quotidien, chez des citoyens de plus en plus jeunes ». Dans la foulée, Gabriel Attal et Gérald Darmanin ont multiplié les annonces sur l’enfermement des jeunes délinquants, les couvre-feux pour mineurs, etc. Or, sur le plateau de France Info, le député de la France insoumise, Manuel Bompard, a cité le bilan statistique du Code de la justice pénale des mineurs, publié le 13 octobre 2023 par le ministère de la Justice, qui affirme : « En 2022, 164 900 mineurs ont été mis en cause dans les affaires terminées par les parquets, soit 24 % de moins qu’en 2019. » Le 30 septembre 2021, le Code de la justice pénale des mineurs est entré en vigueur, avec pour ambition d’accélérer les procédures et d’améliorer la prise en charge des mineurs délinquants. La justice étant plus active, si la violence avait augmenté parmi les mineurs, le nombre de mis en cause aurait dû grimper d’autant plus vite. Or, il a diminué. Mais il ne faut pas compter sur Macron et sa clique pour commenter ces chiffres qui dégonflent leurs propos démagogiques.

Dans un document interne de France Travail (ex-Pôle emploi) révélé par le site Politis et par Franceinfo, 15 906 signalements d’agressions ont été notifiés en 2023 par les salariés à travers les 900 agences du pays. Ce chiffre comprend les agressions comportementales (2 325), les agressions physiques (143), les agressions verbales (6 885), les incivilités (3 513) et les Edis (les expressions d’intention suicidaire) des usagers (3 040). Cela représente une augmentation de 12 % par rapport à l’année précédente. Depuis l’assassinat d’une conseillère à Valence (Drôme) début 2021, France Travail encourage ses agents à signaler tout incident. Pour Laurent Mérique, président du Syndicat national du personnel de France Travail, c’est une des raisons qui expliquent ces hausses mais ce n’est pas la seule. Il poursuit : « Les tensions qui existent notamment par rapport au marché du travail, à la pression qui est mise sur les demandeurs d’emploi qui ne seraient pas suffisamment actifs dans leurs recherches et puis les inquiétudes aussi par rapport aux réformes de l’assurance chômage, passées et annoncées, font qu’effectivement les conditions d’accueil de nos usagers les amènent à être plus agressifs verbalement et physiquement. » En un mot, l’agressivité s’accroit avec la détérioration de la situation des demandeurs d’emploi voulue par le gouvernement, seul responsable de cette situation.

Dans le dernier rapport qu’elle vient de publier, Claire Hédon, la Défenseure des droits, estime que les droits des personnes exilées traversant la frontière franco-italienne sont bafoués de manière « préoccupante » par la police des frontières, « à partir du moment où elles sont contrôlées, jusqu’à leur éloignement du territoire ». Elle note que ces personnes font face aux procédures ne respectant pas « les garanties juridiques minimales de la directive retour, telles que le recours à une procédure équitable et transparente ». À leur arrivée sur le sol français, la situation des personnes exilées devrait être examinée individuellement, elles doivent avoir accès à un interprète et se voir exposer un motif de décision de refus « en fait de droit ». Or, ces droits ne sont pas appliqués. Elle met notamment en cause les méthodes employées dans les Hautes-Alpes et les Alpes-Maritimes par la « border force », créée en juillet dernier par Gérald Darmanin, et qui comprend 120 militaires de l’opération Sentinelle, plus de 150 gendarmes et policiers, et des drones. Et, là encore, les droits des migrants sont piétinés. Mais, venant du ministre de l’Intérieur, rien ne peut plus étonner. Selon InfoMigrants, près de 33 000 personnes ont été refoulées vers l’Italie en 2023, et plus de quarante sont décédées en traversant les Alpes franco-italiennes en dix ans.

Les salariés d’une quarantaine de Monoprix se sont mobilisés à l’appel de la CGT pour réclamer une prime de participation, qui leur a été pour la première fois refusée cette année, ainsi qu’une hausse des salaires. Cette gratification versée annuellement, et qui correspond en moyenne à un mois de salaire, est toujours très attendue des employés de la chaîne, payés pour la plupart au Smic. La CGT réclame un salaire minimum brut d’au moins 2 000 euros, ce dont ne veut pas entendre parler la direction qui a proposé des augmentations de salaire de l’ordre de 1,9 % à 2,2 %. Comme le remarque Alain Sylvère Tsamas, le délégué syndical de la CGT, avec ces salaires « nous n’avons même pas les moyens de faire les courses dans notre enseigne ». De plus, Jeux olympiques et paralympiques obligent, la direction interdit aux salariés de poser leurs congés pendant cette période estivale. Enfin le groupe, qui a déjà réduit ses effectifs de 20 à 30 % depuis le Covid, a annoncé une nouvelle réduction de plusieurs milliers de postes dans les mois qui viennent. De quoi avoir la rage…

Les étudiants de Sciences Po, qui occupaient depuis plusieurs jours un amphithéâtre en soutien au peuple palestinien, ont quitté les lieux après la promesse de la direction d’annuler toutes les sanctions à leur encontre. Cette même direction avait reçu auparavant le soutien de Raphaël Glucksmann, tête de la liste Parti socialiste-Place publique aux élections européennes, tout comme celui de la préfecture de police de Paris qui tentait d’interdire toute manifestation devant l’établissement. Une prise de position du député européen qui n’a rien d’étonnant puisque, tout en condamnant du bout des lèvres le « massacre » de Gaza, il s’est toujours opposé à toute sanction contre Israël, voire à qualifier de « crimes de guerre » les exactions sionistes contre les Gazouis. Ce n’est plus la gauche caviar mais la gauche napalm.