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Brèves

L’actualité en bref

À 100 jours des Jeux olympiques, le plus grand squat de France – qui a abrité jusqu’à 450 migrants – a été évacué à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) dans la banlieue sud de Paris. L’opération, attendue depuis plusieurs jours, a incité de nombreux sans-abris, qui avaient trouvé refuge dans cette entreprise désaffectée, à quitter les lieux avant l’arrivée des 250 membres des forces de l’ordre déployés en nombre pour les déloger. Ils logeaient dans ces locaux depuis plusieurs mois pour certains, faute de trouver un logement dans le parc privé ou dans l’attente d’un logement social. Selon l’association United migrants, qui leur apporte régulièrement son aide, 80 % d’entre eux sont en situation régulière et beaucoup ont un emploi. Ce qui n’empêche évidemment pas les pouvoirs publics de vouloir les chasser de la région parisienne avant les Jeux olympiques.

C’est Mediapart qui le signale. Chaque jour, en Seine-Saint-Denis, une cinquantaine de femmes enceintes ne peuvent être prises en charge, faute de places suffisantes mises à disposition par le 115, qui gère l’hébergement d’urgence, et dorment à la rue, alors même qu’elles sont censées être prioritaires. Une situation qui perdure depuis des années. En 2017, les maternités de Seine-Saint-Denis avaient déjà effectué 246 signalements de patientes enceintes et à la rue. L’année suivante, en 2018, l’association Interlogement 93, qui gère le 115 dans le département, poussait un cri d’alerte face à une situation qui s’aggravait. Et aujourd’hui les choses en sont au même point.

Le débat sur la situation en Palestine organisée par l’association étudiante « Palestine libre » au cours de laquelle devaient prendre la parole Jean-Luc Mélenchon et l’avocate franco-palestinienne Rima Hassan a finalement été annulée par l’université de Lille où elle devait avoir lieu. « Les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats », justifie l’université dans un communiqué, évoquant notamment la montée des « tensions internationales » après « l’escalade militaire intervenue les 13 et 14 avril au Moyen-Orient ». Mais, plus concrètement, les autorités universitaires ont cédé aux pressions de politiciens de droite – notamment la députée macroniste du Nord, Violette Spillebout, et le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui ont surjoué l’indignation face à un évènement qu’ils accusent de propager « l’antisémitisme le plus violent ». Ils ont été rejoints par le député socialiste Jérôme Guedj. Une nouvelle tentative d’interdire toute discussion publique sur la situation en Palestine.

La Cour suprême a ordonné l’expulsion de 35 Palestiniens de leurs maisons – situées dans les quartiers de Silwad et de Sheihk Jarrah – qui ont été attribuées à des membres de groupes d’extrême droite qui militent pour la « judaïsation » de la ville et l’expulsion de ses habitants arabes. Pour ce faire, la Cour s’est appuyée sur une législation datant de 1950 et qui autorise la confiscation de toute propriété ayant appartenu à des réfugiés palestiniens qui ont fui le pays lors de la guerre de 1948. Une législation raciste dans toute sa splendeur.

Le Parlement géorgien vient d’entamer l’examen d’une loi sur les « agents de l’étranger », qui provoque de grandes manifestations depuis des mois, dont une qui vient de regrouper des dizaines de milliers d’opposants devant le parlement à Tbilissi. Ces derniers considèrent qu’il s’agit d’un outil de répression contre les ONG et les médias indépendants, inspiré par une législation utilisée par le Kremlin depuis des années pour persécuter les voix dissidentes en Russie. Après des manifestations de protestation massives qui avaient été dispersées par la police à coup de gaz lacrymogène et de canons à eau, une première mouture du projet de loi avait été abandonnée en mars 2023. On peut souhaiter qu’il en soit de même cette fois-ci.

Le mois de mars 2024 a été particulièrement meurtrier sur les routes. Au total, 254 morts ont été recensés le mois dernier, soit 31 % de plus qu’en mars 2023. Selon les associations de prévention routière cette flambée des chiffres s’explique par une hausse globale de la vitesse. Mais il n’y a pas que ça. Le système routier français, qui était classé au 1er rang international en 2012 par le Forum économique mondial, est tombé à la 18e place aujourd’hui. En cause : le sous-investissement dans les routes. Selon l’Association des départements de France, on investissait il y a 15 ans en moyenne 4,7 milliards d’euros par an pour les routes départementales contre un peu moins de 3 milliards d’euros aujourd’hui, soit une baisse supérieure à 36 %. Quant à l’État, il investit en moyenne 2 milliards par an, dont une bonne partie dans les autoroutes et projets autoroutiers. Conséquence : 18 % des routes nationales sont en mauvais état et 30,6 % nécessitent un entretien d’urgence, pourcentages qui sont de 10 % et 36 % pour les routes départementales. Pas étonnant dans ces conditions que le nombre d’accidents augmente.

À près de cent jours du lancement des JO de Paris 2024, Emmanuel Macron a reconnu un échec sur l’accessibilité des transports en commun pour les personnes à mobilité réduite dans la capitale. « On n’est pas totalement à la hauteur et au rendez-vous », a-t-il déclaré depuis le Grand Palais. C’est pour le moins un euphémisme. En effet, sur les 16 lignes en activité, une seule, la 14, sera accessible à 100 % pour les handicapés avec des stations annoncées vocalement et des ascenseurs. Pour les autres rien ne sera prêt. Pourtant 4 500 sportifs sont attendus aux Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre et plusieurs dizaines de milliers de visiteurs porteurs d’un handicap devraient figurer parmi les spectateurs. Pour remédier au problème Macron a promis (une promesse qui n’engage que lui) la mise en place de 1 000 taxis adaptés. Quant « à un système d’aménagement pour améliorer l’accessibilité des stations des rames existantes » il sera disponible « dans les prochaines années ». Ou la Saint-Glinglin…

Une manifestation a réuni à Paris lundi soir des travailleurs des secteurs commerce et services qui dénoncent des atteintes au droit du travail dans le cadre des Jeux. À ce propos la CGT a déclaré : « On demande aux salariés de renoncer à leurs congés d’été sans même une contrepartie salariale… on demande à des salariés de province de venir renforcer les effectifs de région parisienne sans même leur assurer un logement décent, on demande aux salariés de travailler le dimanche de juin à septembre, une durée bien plus large que les Jeux olympiques. » Mais il faudra sans doute beaucoup plus que « la table ronde » que demande le syndicat pour faire reculer patronat et gouvernement sur la question.

Le PDG de Stellantis (PSA, Fiat et Chrysler) va toucher le pactole de 36,5 millions d’euros pour 2023, 42 millions avec les à-côtés. Il gagne plus en une journée qu’un salarié en un an ! Des sociétés de conseil ont suggéré aux actionnaires – qui se partagent la coquette somme de 7,7 milliards de dividendes – de voter contre ce salaire somptuaire, tellement indécent qu’il pourrait réveiller la colère des travailleurs… Et pour cause ! Tandis que les actionnaires empochent des sommes ahurissantes et récompensent grassement le PDG, Stellantis licencie des milliers de salariés aux USA, en Italie et s’apprête à fermer l’usine de Hordain. Contre les actionnaires et leur serviteur Tavares, il faut que la colère explose !