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Brèves

L’actualité en bref

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) calcule chaque année l’indice de développement humain (IDH) dans chaque pays de la planète. Cet indice – qui tient compte notamment du produit intérieur brut par habitant, de l’espérance de vie à la naissance et du niveau d’éducation des enfants – a progressé l’an dernier moins vite dans tous les pays, mais l’écart entre les moins développés et les plus développés ne cesse de s’accroître. En 2023, les 38 membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, c’est-à-dire les pays les plus riches, ont tous enregistré un IDH plus élevé qu’en 2019 et qui atteint un niveau record. Par contre, la moitié des pays les plus pauvres ont régressé et n’atteignent toujours pas le niveau qui était le leur en 2019. Et les choses risquent encore de s’aggraver et les inégalités de s’exacerber. Malheur aux pauvres !

Un jeune homme de 18 ans qui conduisait un scooter, Wanys R., est mort à la suite d’une collision avec un véhicule de police. Le drame, qui s’est produit à Aubervilliers, serait lié, selon les autorités, à une course-poursuite engagée après un refus d’obtempérer et la collision purement accidentelle. Mais cette thèse est contestée par maître Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille de Wanys R. et du passager blessé. « La vidéo montre que c’est le véhicule de police qui fait une embardée et qui percute à contresens et volontairement le scooter », a-t-il estimé dans un communiqué. En signe de protestation des tirs de mortiers de feux d’artifice ont été tirés dimanche par une cinquantaine de manifestants contre le commissariat de La Courneuve, d’où est originaire le jeune homme décédé. Neuf personnes ont été interpellées et de nombreux renforts de police envoyés sur place. Le maire a appelé au calme, mais il est peu probable que cela suffise à calmer la colère suscitée encore une fois par la mort d’un jeune homme d’un quartier populaire aux mains de la police.

L’arrêté portant création de groupes de niveau au collège en français et en mathématiques vient d’être publié au Journal officiel. Si le terme a été abandonné au profit de celui de « groupes […] constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs » en français et en mathématiques, il s’agira bel et bien d’une mesure de stigmatisation des enfants à partir de la 6e et de la 5e qui reviendra, à terme, à séparer les « bons » élèves de ceux considérés comme des « cancres ». Pas étonnant que parents d’élèves et syndicats d’enseignants soient vent débout contre une réforme qualifiée d’« inique » et qui, selon le Snes-FSU, reviendra à procéder à « un tri social extrêmement stigmatisant ». Dans les colonnes de L’Humanité, le sociologue Pierre Merle, spécialiste des politiques éducatives et de la ségrégation scolaire, a ainsi résumé cette réforme : « Les groupes de niveau sont un équivalent moderne du bonnet d’âne. » Et ces mesures risquent d’accroître un peu plus le fossé entre les élèves des classes populaires et ceux des milieux favorisés. Une réforme technique ? Non, une réforme de classe !

Après une alerte lancée par le syndicat CGT et une enquête ouverte par le parquet du Havre, le groupe Renault va se retrouver en correctionnelle pour un « recours abusif à l’intérim » à l’usine de Sandouville. Entre 2014 et 2018 ; la direction a embauché des centaines d’intérimaires pour produire le Trafic. Parfois ils étaient plus nombreux que les CDI. Une manière de pressurer les précaires, et tous les salariés. La justice reproche à Renault 700 emplois abusifs d’intérimaires. Mais il n’y a aucune chance qu’elle condamne ce système où les patrons jettent les salariés quand ils n’en ont plus besoin.

Le gouvernement se vante de faire du « leasing social » avec des petites voitures électriques accessibles à tout le monde et moins polluantes que les SUV électriques, mais dans le même temps Renault va arrêter la production de la Zoe à Flins à la fin du mois. Pour la remplacer par du reconditionnement de véhicules d’occasion. Quant aux 2000 salariés, on voit mal ce qu’ils vont faire dans cette usine si elle ne produit plus de véhicules… La direction se félicite de son projet d’économie « circulaire », mais pour ceux qui restent sur le carreau, à Flins comme ailleurs, on tourne en rond.

En 70 jours de gouvernement Milei, 60 meurtres ont été commis par l’État, majoritairement dans les quartiers populaires et les commissariats. Ces crimes sont le résultat du renforcement des protocoles répressifs et des projets de réforme législative promus par la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich. Le gouvernement entend davantage criminaliser enfants et adolescents, mieux réprimer la protestation sociale en augmentant les peines, militariser les quartiers populaires, persécuter les militants et amplifier les campagnes de désinformation délibérées. Il n’est pas dit que cette brutalité et ces assassinats n’aboutissent au contraire du résultat recherché : une révolte généralisée des opprimés.

Sur l’usine Stellantis de Borny à Metz, les travailleurs ont appris l’arrêt de la production de la boîte de vitesses MLGU, après l’arrêt de la boîte MA, pour la fin 2024. Résultat : ce sont 230 postes d’ouvriers qui seront supprimés en 2024, et pour ceux qui restent, c’est la pression aux mutations forcées. C’est l’ensemble des 900 emplois du site qui risque de disparaître. Tavares veut accélérer la restructuration des usines avec la baisse annoncée du volume des véhicules thermiques. Quelle que soit la raison invoquée, baisse de volumes ou changement de production, aucun salarié ne doit rester sur le carreau. On peut largement partager le travail en baissant les cadences, mais pour cela il faudra les obliger à prendre sur leurs profits.

Le 22 février, un technicien de maintenance de 52 ans travaillant pour une société extérieure est mort écrasé par une machine dans l’usine de moteurs de Stellantis à Pratola Serra près de Naples. Les syndicats ont immédiatement appelé à cesser le travail. L’écœurement était d’autant plus grand que l’accident est intervenu quelques jours à peine après le décès de cinq ouvriers du BTP, dont quatre immigrés, dans un chantier d’un centre commercial à Florence. La veille, le 21 février, des débrayages et des manifestations avaient été organisés dans toute l’Italie pour dénoncer le carnage des morts et blessés au travail. Les vies d’ouvriers ne sont pas négociables ! Contre la course au profit meurtrière, seul le contrôle des travailleurs sur la production peut sauver des vies.

Le 16 mars, Trump a annoncé que s’il était élu, il imposerait aux véhicules sortis des futures usines chinoises installées au Mexique un droit de douane de 100 %. Le candidat aux élections présidentielles américaines veut apparaître comme le champion de la guerre commerciale avec la Chine. Qu’on ne s’y trompe pas : les politiciens comme Trump ne ramèneront ni emplois, ni hausses de salaires. La seule solution, c’est de lutter, comme l’a montré la grève historique de l’automobile aux États-Unis cet automne qui a mené à des réembauches et à des augmentations de salaire immédiates.