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Brèves

L’actualité en bref

Le jour même où le président de la République nous gratifiait pendant une heure et demie d’une nouvelle conférence de presse pour défendre son bilan et ses choix, le pape François invitait les prêtres à faire des homélies courtes qui « ne dépassent pas les huit minutes car, après ce laps de temps, on perd l’attention, les gens s’endorment et ils ont raison ». Sage suggestion dont devrait s’imprégner le révérend père Macron lors de ses prochaines homélies, pardon, interventions télévisées.

« Un programme de rupture ». C’est ce qu’ont promis le PCF, le PS, LFI et Les Écologistes dans un communiqué publié au lendemain du scrutin des Européennes où ils ont lancé une nouvelle alliance électorale sous le nom de Front populaire. Mais rupture avec qui, avec quoi ? Avec le capitalisme ? Faut pas rêver. Avec les expériences désastreuses de la gauche au pouvoir sous Mitterrand ou Hollande ? Pas question. Tous s’en réclament, y compris Mélenchon qui, on l’oublie parfois, fut ministre délégué sous le gouvernement Jospin. Il y a donc fort à parier que cette hypothétique « rupture » ne durera guère plus que le temps d’une campagne électorale.

La Confédération syndicale internationale (CSI), qui fédère 340 syndicats dans 169 pays et territoires du monde, s’inquiète dans un rapport qui vient d’être publié, de la détérioration des droits de travailleurs partout dans le monde mais aussi en Europe. L’étude affirme que 73 % des pays européens « ont violé le droit de grève » et que « des travailleurs ont été victimes de violences dans 9 % des pays ». Sont inclus sous le terme « Europe » des pays non-membres de l’Union européenne comme le Royaume-Uni, la Suisse ou l’Albanie. Le rapport souligne que « cette dégradation continue indique que le modèle social européen […] est activement démantelé par les gouvernements et les entreprises, à un rythme qui s’accélère, ce qui entraîne de lourdes conséquences dans la région et risque de déclencher un nivellement par le bas à l’échelle mondiale pour les droits des travailleurs ». Une crainte largement partagée.

Au moins 49 personnes ont trouvé la mort dans l’incendie d’un bâtiment servant à loger près de 200 travailleurs asiatiques dans la banlieue de Mangaf, au sud de la capitale koweïtienne. Le sinistre a également fait une quarantaine de blessés. Les victimes sont mortes asphyxiées après avoir inhalé les fumées dégagées par l’incendie dont les raisons n’ont pas encore été déterminées, selon la protection civile koweïtienne. Le propriétaire du bâtiment a été arrêté dans le cadre d’une enquête sur « une éventuelle négligence », a indiqué (sans rire) le ministre de l’Intérieur durant sa visite sur les lieux. Alors qu’il est bien connu que des centaines de milliers de travailleurs migrants s’entassent dans des taudis et des bidonvilles à travers tout le pays, payés au lance-pierre, la plupart sans contrat de travail et sans aucun droit. C’est cette main-d’œuvre exploitable et corvéable à merci, qui représente plus de 70 % de la population totale, qui contribue de façon décisive à la richesse de cet émirat.

« La violence dans le monde n’a jamais été aussi élevée depuis la fin de la guerre froide », a souligné dans un rapport Siri Aas Rustad, professeure à l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo et rédactrice de ce texte d’analyse des tendances mondiales 1946-2023. Près de la moitié (28), des 59 conflits dans la période ont eu lieu sur le continent africain. Leur nombre a « presque doublé » en dix ans, faisant plus de 330 000 décès au cours de ces trois dernières décennies. Viennent ensuite l’Asie, avec 17 conflits armés, le Moyen-Orient (10), l’Europe (3) et les Amériques (1), où le nombre de conflits non étatiques est le plus fort. Les chiffres de 2023 sont les plus élevés depuis 1989, avec 122 000 personnes mortes au combat l’an passé. Au cours des trois dernières décennies, il n’y a jamais autant de morts que ces trois dernières années. Plus que jamais la formule de Jaurès selon laquelle « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » est d’actualité.

Un bateau transportant 260 migrants a coulé au large des côtes du Yémen, faisant au moins 39 morts, 150 disparus et 71 survivants, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Chaque année, des dizaines de milliers de migrants venant de la Corne de l’Afrique empruntent la « Route de l’Est », qui traverse la mer Rouge, pour tenter d’atteindre les prospères pays du Golfe espérant y trouver du travail comme ouvriers ou employés de maison. Ils fuient les conflits, les catastrophes naturelles et les situations économiques souvent difficiles chez eux. En avril déjà, dans la même région, deux bateaux avaient fait naufrage au large des côtes de Djibouti à deux semaines d’intervalle, faisant des dizaines de morts. Selon les statistiques de l’OIM, au moins 1 350 migrants ont péri sur la « Route de l’Est » depuis 2014, sans compter ceux de cette année. Les migrants qui parviennent à atteindre le Yémen sont souvent confrontés à d’autres menaces pour leur sécurité, étant donné que le pays le plus pauvre de la péninsule arabique est en proie à une guerre civile depuis près de dix ans. Ainsi, en août dernier, l’ONG Human Rights Watch avait accusé les garde-frontières saoudiens d’avoir tué, entre mars 2022 et juin 2023, des centaines d’Éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans le royaume wahhabite depuis le Yémen. Ryad avait rejeté ces accusations mais n’en continue pas moins d’interdire par tous les moyens l’entrée de son territoire aux migrants.

Depuis le début de ce mois, le prix du pain a été multiplié par quatre, suite à la décision du gouvernement de cesser les subventions, dont bénéficient 71 millions de personnes sur une population totale de 106 millions d’habitants, pour ce produit alimentaire de base. Désormais, la galette de pain, qui était vendue cinq piastres l’unité, est proposée à vingt piastres. Le Premier ministre, Moustafa Madbouli, a expliqué qu’il s’agissait de faire des économies afin de rembourser la dette colossale que le pays a contractée auprès du Fonds monétaire internationale, de la Banque mondiale et des Émirats arabes unis. D’où la fin prochaine également des prix subventionnés des carburants et de l’électricité. Car au Caire, comme à Paris, la seule façon des gouvernants pour réaliser des économies budgétaires est de faire payer les plus modestes.

L’humoriste Guillaume Meurice, qui officiait dans l’émission Le Grand dimanche soir sur France Inter, vient d’être licencié par la patronne de Radio France, Sibyle Veil. Il avait été écarté de l’antenne le 2 mai, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien, Benyamin Netanhyahou, qualifié « de sorte de nazi sans prépuce ». Une blague qui lui avait valu des attaques en règle de la droite, de l’extrême droite, des milieux sionistes et de certains ministres. La justice l’avait blanchi de toute intention « antisémite ». Ce qui n’avait pas empêché Veil et sa clique de le poursuivre de leur vindicte. Dans un tweet ironique, posté après l’annonce de son licenciement, Meurice a salué « la victoire » de ceux et celles qui voulaient sa peau. Il mentionne notamment, Pascal Praud, l’animateur star de Cnews, Éric Zemmour, l’éditorialiste du Figaro Eugénie Bastié, Marine Le Pen, Élisabeth Lévi, la directrice de la rédaction du très droitier magazine en ligne Causeur, et la femme rabbin médiatique Delphine Horvilleur. Au-delà de sa blague, que l’on peut ou non apprécier, Meurice est avant tout victime du parti pris pro-israélien qui anime toute une partie de la classe politique et des milieux du pouvoir.

Une policière a été placée en garde à vue pour homicide volontaire après avoir tiré sur un homme de 19 ans à Cherbourg-en-Cotentin dans la Manche. Le jeune homme tentait de fuir un contrôle de police pour un excès de vitesse. Après une course poursuite, les policiers ont contraint son véhicule à stopper. Trois jeunes ont alors pris la fuite à pied dont l’un a été arrêté et un second n’a pas été retrouvé. Quant au troisième, il a été abattu d’une balle dans la poitrine après avoir, selon la version officielle, « bousculé un policier ». Ce qui lui a coûté la vie. L’Inspection générale de la police nationale a été saisie de l’enquête. Une mort supplémentaire à ajouter au tableau de chasse des bien mal nommées forces de l’ordre.