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Brèves

L’actualité en bref

Pour la venue de Joe Biden et 24 autres chefs d’État assistant à la grand-messe macronienne du 80e anniversaire du débarquement en Normandie, les autorités ont fait fermer le périphérique parisien à plusieurs reprises entre jeudi et dimanche derniers. Une galère pour des millions de travailleurs qui ont mis des heures à rentrer chez eux avec les bouchons monstres que cela a provoqué. Pour ces seigneurs de guerre, Macron et Biden en tête, bloquer onze millions de Franciliens pour laisser passer leurs limousines, c’est juste un dommage collatéral !

Une fois n’est pas coutume. Les États-Unis ont qualifié de « terroriste » une attaque de colons israéliens contre le village de Burqua, situé à l’est de Ramallah. Au cours de cette attaque un homme de 19 ans, Qusai Jamal Maatan, a été tué par balle. Pour faire bonne mesure, Washington a aussitôt salué les autorités israéliennes qui ont arrêté deux suspects. Mais tout cela est une sinistre farce. D’abord parce que cette attaque a eu lieu sous la protection… de l’armée israélienne. Ensuite parce qu’un des suspects arrêtés, qui vit dans l’avant-poste « illégal » de Migron, ne risque pas de rester détenu très longtemps. En effet, il s’agit d’un proche du raciste Itamar Ben Gvir, suprémaciste juif et actuel ministre de la Sécurité publique au sein de la coalition gouvernementale. Washington appelle en outre à ce que justice soit rendue « avec la même rigueur » dans tous les cas de violence extrémiste, « quels qu’en soient les auteurs »… sauf si ces derniers appartiennent bien sûr au gouvernement israélien.

Le procès en appel de Deliveroo s’est ouvert devant la cour d’appel de Paris. Il devrait durer jusqu’au 14 juin. En première instance, en avril 2022, la plate-forme de livraison de repas avait été lourdement condamnée pour avoir violé les droits de « milliers de travailleurs sous un prétendu statut d’indépendant, via des contrats commerciaux alors que ceux-ci étaient sous subordination permanente », a rappelé la présidente du tribunal en introduction. Quelques jours avant le début du procès, la plateforme s’était désistée de son appel. Sa condamnation à 375 000 euros d’amende pour « travail dissimulé » a donc été confirmée ainsi que son obligation de verser près de 10 millions d’euros d’arriérés de cotisations et d’indemnités pour les livreurs qui se sont portés partie civile. Mais, en se désistant, le groupe britannique laisse en plan – en les privant notamment de l’assistance de son cabinet d’avocats – les trois dirigeants chargés de ses activités en France et qui avaient écopé en première instance de peines d’interdiction de diriger une entreprise, de prison avec sursis ainsi que de lourdes amendes. Moralité : il ne faut jamais compter sur un patron, même lorsqu’on est un cadre dirigeant.

La cour d’appel de Paris devait se prononcer lundi 10 juin dans l’affaire du chlordécone, un pesticide massivement utilisé dans les bananeraies qui a contaminé des milliers d’hectares de terres agricoles et empoisonné une grande partie des populations de Martinique et de Guadeloupe. La dangerosité de cet insecticide était connue depuis 1981 mais il n’avait été interdit… qu’en 1993 aux Antilles. En 2006, des associations martiniquaises et guadeloupéennes avaient déposé plainte pour empoisonnement, mise en danger de la vie d’autrui et administration de substance nuisible. La procédure dura 17 ans et aboutit finalement le 2 janvier 2003… à un non-lieu. C’est contre cette décision que les victimes ont fait appel en demandant son annulation. Mais la Cour a finalement botté en touche en renvoyant l’audience au 22 octobre tout en refusant par avance la publicité des débats et la comparution personnelle des parties civiles. Les audiences ne seront donc pas publiques. Et pour cause. Car sont impliqués dans ce dossier non seulement les fabricants de chlordécone et les grands planteurs qui l’ont utilisé en connaissant ses effets néfastes mais aussi les hauts fonctionnaires et les ministres qui les ont couverts. Et la justice ne veut pas faire de peine à tout ce beau monde.

C’est devant le tribunal correctionnel de Rennes que s’est ouvert le procès du commissaire de police Grégoire Chassaing poursuivi pour « homicide involontaire » à l’encontre de Steve Maia Canico. Ce jeune homme de 24 ans avait trouvé la mort à Nantes, lors de la Fête de la musique en juin 2019, lorsque les forces de l’ordre avaient chargé et dispersé à coups de gaz lacrymogènes des jeunes qui écoutaient de la musique et dansaient sur le quai Wilson en bord de Loire. Steve était tombé dans le fleuve, avec plusieurs autres, et s’était noyé. La défense de Grégoire Chassaing va plaider la « chute accidentelle » dans le fleuve, sans aucun lien avec les tirs de gaz lacrymogènes par les policiers. Des tirs qui se justifiaient d’autant moins que la fête avait été autorisée jusqu’à 4 heures du matin. Un détail pour les champions de la matraque.

Le prix du gaz pour quelque dix millions de foyers augmentera de 11,7 % en moyenne le 1er juillet prochain, a annoncé la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette hausse est essentiellement liée à une majoration du coût de distribution du gaz, un coût supporté par le gestionnaire du réseau de distribution GRDF et facturé aux fournisseurs, qui à leur tour le répercutent sur la facture des consommateurs. Qui sont, comme d’habitude, les cochons de payants. Cela conduit à une facture annuelle estimée à 1 184 euros en moyenne pour les particuliers en juillet contre 1060 euros en juin. La CRE précise que le prix de référence est publié « à titre indicatif » car les fournisseurs restent « libres de fixer les conditions de prix de leurs offres » et de répercuter ou non la hausse sur la facture. Sauf qu’en général tous la répercutent. Des prix parmi bien d’autres qui continuent de grimper à un rythme bien supérieur aux salaires, retraites et allocations diverses…

Dans un communiqué publié le samedi 8 juin, le procureur de la République Yves Dupas
a annoncé qu’un homme de 26 ans, blessé lundi lors d’une fusillade impliquant des gendarmes, est mort vendredi d’une balle dans la tête. Le drame s’est déroulé dans le secteur du col de la Pirogue, à Païta, un point névralgique sur la route menant de Nouméa à l’aéroport international, longtemps bloquée par les indépendantistes. Les gendarmes invoquent, comme toujours, la légitime défense, l’homme se trouvant dans un pick-up qui les aurait percutés. Mais les militants indépendantistes locaux de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) ont donné une autre version des faits. Selon eux ce sont des automobilistes qui ont profité du déblaiement de la route par les forces de l’ordre pour passer « à vive allure en ouvrant le feu avec des balles réelles sur nos jeunes positionnés aux abords de la route ». Et ils accusent les milices loyalistes de ce crime. Quoi qu’il en soit, c’est la huitième personne à perdre la vie depuis le début de la révolte, des morts à mettre au bilan de la politique néo-coloniale de la France.

L’Ocean Viking, le navire-ambulance de l’ONG SOS Méditerranée, basée à Marseille, a secouru 64 personnes, dont 12 mineurs non accompagnés, lors de deux opérations de sauvetage au large de la Libye. Ces migrants étaient principalement originaires du Bangladesh, de l’Érythrée, du Pakistan et d’Éthiopie. Les autorités italiennes, qui mettent régulièrement des bâtons dans les roues des ONG humanitaires, ont ordonné au bâtiment de débarquer les rescapés au port de Marina di Carrera, dans le nord-ouest de l’Italie soit… à plus de 1 000 kilomètres de l’endroit où avant eu lieu le sauvetage. SOS Méditerranée a secouru plus de 40 000 personnes depuis 2016, principalement en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse du monde. En 2023, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations, 3 155 migrants sont décédés ou ont été portés disparus après avoir tenté la traversée depuis les côtes africaines pour rejoindre l’Europe. Et il faut en ajouter 923 autres depuis janvier. Stop à l’hécatombe, ouvrez les frontières !

Sur demande du Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire général publie chaque année un rapport qui répertorie les violations des droits des enfants dans une vingtaine de zones de conflits dans le monde et liste en annexe les responsables de ces violations, qui incluent enfants tués et mutilés, recrutements, enlèvements ou violences sexuelles. L’ambassadeur israélien aux Nations unies a protesté après avoir été notifié de l’ajout de l’armée israélienne à cette « liste de la honte » qui doit être publiée le 18 juin. L’an dernier, les forces armées russes et groupes armés « affiliés » opérant en Ukraine avaient fait leur apparition sur cette liste mais pas Israël. L’inscription d’Israël cette année est « une décision complètement justifiée du secrétaire général, même si elle aurait dû être prise depuis longtemps », a déclaré Louis Charbonneau, de l’ONG Human Rights Watch, qui a réclamé également l’inscription du Hamas et d’autres groupes djihadistes palestiniens. Alors bien sûr cela ne ramènera pas à la vie les dizaines de milliers d’enfants palestiniens tués par l’État sioniste depuis des décennies mais c’est une mesure symbolique qui met à mal la culture d’impunité dont a bénéficié pendant trop longtemps Israël auprès de l’opinion occidentale.