Nos vies valent plus que leurs profits

SNCF Saint-Lazare : plus de 100 grévistes en assemblée générale

Malgré les efforts de la direction qui a mobilisé pour l’occasion ses brigades antigrève payées rubis sur l’ongle, la grève était bien visible lundi 1er septembre à Paris-Saint-Lazare : un tiers de trains supprimés, plusieurs centaines de grévistes répertoriés et une centaine de cheminots présents en assemblée générale afin de s’organiser et discuter des suites de la mobilisation.

La sale petite musique de la direction

Dans le cadre de l’ouverture à la concurrence, 800 cheminots de la ligne L seront transférés en décembre 2026 dans une filiale de la SNCF, « SNCF Voyageurs Cœur Ouest » (SVCO), qui a remporté l’appel d’offres en mai dernier. L’occasion rêvée pour la direction de la SNCF d’une nouvelle attaque sur les conditions de travail tout en cherchant, à terme, à diviser l’ensemble des cheminots dans une myriade de petites filiales coupées les unes des autres.

Durant tout l’été, la direction de SVCO a été quasi muette sur ce que serait la nouvelle organisation du travail tout en incitant les cheminots à se porter volontaires pour être transférés… Mais comme le rappelait un gréviste, qui s’engage dans un boulot sans savoir à l’avance ce qu’il y aura dans son contrat de travail ? Pire, les seules informations distillées au compte-gouttes montrent la philosophie de la direction : « travailler plus pour ne pas gagner plus » en augmentant la polyvalence et la durée des journées de travail… l’équivalent de 28 jours travaillés par an supplémentaires à la conduite.

S’organiser tous ensemble pour riposter !

Mais fini de se faire convoquer à des « forums d’information », métier par métier, sur nos heures de travail, pour entendre ce qu’ils daigneraient bien lâcher. Ce 1er septembre, c’est tout l’inverse. Conducteurs, contrôleurs, agents de gare… Tous sont réunis, soudés par une même colère et déterminés à reprendre l’offensive dès à présent. Parole de gréviste : « La direction nous voulait divisés, elle nous a tous rassemblés ! »

Et c’est la direction de SVCO, convoquée par les grévistes pour s’expliquer devant l’assemblée générale, qui n’ose alors plus piper mot… jusqu’à promettre d’envoyer « sous dix jours » ses propositions concrètes par écrit. Un engagement bien creux et tous les grévistes ont conscience que la lutte ne fait que commencer. Mais la jauge de confiance a monté en flèche et de nombreux grévistes savent que la suite dépendra de leur organisation collective pour structurer et étendre le mouvement, sur la ligne L, à Paris Saint-Lazare et même au-delà.

Correspondants