Après l’attaque aveugle menée par le Hamas sur le territoire israélien le samedi 8 octobre, qui a fait près de 900 morts et 2 000 blessés, tous les gouvernements des pays riches, dont ceux des États-Unis et de la France, ont affirmé leur soutien à Israël et à son gouvernement d’extrême droite dirigé par Netanyahou. Le Hamas ne se bat certes en rien pour la justice sociale et l’émancipation des peuples. C’est une organisation réactionnaire et obscurantiste, parfois utilisée par les gouvernements israéliens et soutenue par d’autres tout aussi oppressifs comme la république islamique d’Iran. Mais le gouvernement israélien promet maintenant de faire payer « un prix sans précédent » au peuple palestinien que l’État d’Israël colonise depuis des dizaines d’années et qu’il rend maintenant responsable de la politique du Hamas.
La riposte de l’armée israélienne, suréquipée, est incomparablement plus sanglante : le lundi soir 10 octobre, il y avait déjà près de 700 morts à Gaza, des milliers de blessés et de sans-abris, 500 immeubles détruits dans ce ghetto surpeuplé et assiégé, où la population palestinienne vit dans la misère.
Ce n’était que le début : le ministre de la Défense israélien a ordonné de couper l’eau, le gaz et l’électricité, déclarant qu’il combattait « des animaux ». La population gazaouie est assiégée, prise dans une nasse bombardée nuit et jour, où les blessés et morts se comptent désormais par milliers, encerclée par une armée israélienne qui menace d’une invasion terrestre. Et l’État français voudrait faire taire ceux qui dénoncent l’enfer vécu par les Gazaouis. Des manifestations en leur soutien, à Lyon, à Marseille, à Paris ont été interdites et durement dispersées par la police à Lyon. Notre solidarité sans condition va au peuple palestinien qui, depuis 75 ans, n’a connu que l’exode, la répression militaire, les ghettos de Gaza et de Cisjordanie, et la misère.
Les civils israéliens victimes des attaques et des roquettes du Hamas subissent les conséquences de décennies de cette politique raciste, ségrégationniste et colonialiste de leur État. Parmi tous ceux qui s’alignent aujourd’hui derrière Netanyahou, lesquels ont crié au « terrorisme » quand, en mai dernier l’aviation israélienne bombardait la bande de Gaza, détruisant une centaine d’immeubles et laissant 2 500 personnes sans abri ? Qui a protesté quand les bulldozers israéliens ont détruit en Cisjordanie des maisons palestiniennes pour faire place à de nouvelles colonies israéliennes ? Et que disent-ils des représailles israéliennes contre les civils de Gaza ?
Netanyahou est contesté depuis des mois en Israël même par des manifestations massives contre son régime et ses projets autoritaristes de modifications de la Constitution. Mais elles se sont limitées à la défense de droits démocratiques pour les seuls citoyennes et citoyens israéliens. En dehors d’une petite minorité d’opposants au racisme d’État israélien, ces manifestations n’ont pas défendu les droits des Palestiniens et Palestiniennes, ni dénoncé la misère à Gaza et en Cisjordanie et les opérations militaires de colonisation dans les territoires pourtant officiellement accordés au peuple palestinien.
Tant que ce peuple sera enfermé dans les ghettos à Gaza et en Cisjordanie, tant qu’il subira destructions, occupation et massacres, le peuple israélien continuera lui aussi à vivre dans un état de guerre permanent. Un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être libre ! Netanyahou tente pourtant de faire l’unanimité derrière lui et de creuser davantage le fossé de sang entre les populations. Il faut qu’aujourd’hui s’exprime au niveau international une solidarité contre sa politique colonialiste. Une solidarité internationale qui permette de sortir les Palestiniens et les Palestiniennes de l’isolement et d’encourager la classe ouvrière et la jeunesse israélienne à rompre avec leur État et sa politique sioniste raciste.
(Éditorial du numéro 6 de Révolutionnaires)