Mardi 25 novembre, plus de 70 ouvriers de Stellantis Poissy et des sous-traitants internes (de Forvia ou OP Mobility) ont débrayé pendant près de trois heures et ont défilé bruyamment avec pancartes et banderole dans le bâtiment du montage. La direction ne voulait aucune vague ce jour-là : une trentaine de chefs et une douzaine de syndicalistes mouchards ont été mobilisés pour tenter en vain d’intimider les grévistes. En effet, ce débrayage a eu lieu en même temps qu’une réunion nationale de la direction sur l’avenir des sites français dont Poissy (suivie d’une communication d’envergure pour rassurer les journalistes sur le maintien de l’emploi). Les grévistes ont donc voulu marquer le coup pour faire passer ce message : vos mensonges on s’en moque, on les connaît par cœur !
Ces derniers mois, la direction a menti en disant que Poissy pourrait avoir un nouveau véhicule après 2028, elle a caché qu’elle négociait en secret avec le PSG pour lui vendre la moitié des 150 hectares du site pour en faire un stade de foot avec un complexe de loisir… Aujourd’hui elle ment encore en prétendant qu’après avoir définitivement arrêté la production de voitures vers 2027-2028, le site survivra avec de nouvelles activités industrielles comme le reconditionnement de moteurs et de pièces automobiles. Nous sommes plus de 2 000 salariés sur le site, il est évident qu’avec la fin de la production de véhicules, la direction (pressée par ses spéculations immobilières) n’en gardera que très peu, voire aucun.
Les grévistes opposés à la fermeture veulent forcer la direction à signer dès maintenant des garanties pour tous sur les salaires et les emplois (indemnités de licenciement, pré-retraite, reclassement…), en cas de suppressions de postes et de fin du site. Le débrayage s’est conclu par une assemblée générale pour affiner les revendications et préparer la suite : chercher de nouveaux alliés dans l’usine parmi nos collègues et à l’extérieur du côté des salariés des équipementiers automobiles et d’autres secteurs eux aussi menacés par les licenciements.
Correspondant
