Bolloré et Stérin en Don Quichotte de la civilisation
Bolloré n’est pas préoccupé par le seul profit, mais par un « combat civilisationnel ». Durant des années, Hanouna invitait, un militant identitaire qui pouvait largement diffuser ses idées dans une ambiance bon enfant. Zemmour a bénéficié d’un lancement en grande pompe sur CNews pour sa campagne présidentielle de 2022 à la droite de Le Pen, à base d’Algérie française et de « remigration », c’est-à-dire la déportation forcée des non Blancs vers leur supposé pays d’origine, ce que fait Trump aujourd’hui.
Bolloré a fait des émules, comme le milliardaire Pierre-Edouard Stérin, avec son Projet Périclès, largement inspiré du Projet 2025 à la base de la politique de Trump aux États-Unis. Stérin est actuellement l’objet d’une enquête pour financement illégal de candidats du RN. Bolloré comme Stérin sont également catholiques intégristes. Dans l’émission En quête d’esprit sur CNews, Jésus et Marie côtoient de près Jordan et Marine.
Le climato-scepticisme ou la théorie du grand remplacement ont désormais leur place sur les plateaux grâce aux chaînes d’extrême droite.
Derrière le buzz, une offensive politique de grande ampleur
Si la progression des idées de l’extrême droite ne se réduit pas à l’influence des médias et a des racines plus profondes, ces derniers jouent malgré tout un rôle non négligeable. Le sexisme, le racisme, la surenchère sécuritaire s’en trouvent désormais largement diffusés. L’évolution des médias détenus par les milliardaires est le reflet du ralliement d’une partie croissante de la bourgeoisie à l’extrême droite. De la même façon que le RN parvient à imposer ses thèmes à l’ensemble du champ politique, les médias d’extrême droite exercent de fait une pression sur le contenu des autres, même si tous n’y cèdent heureusement pas. Mais les obsessions sécuritaires ont fini par gangrener à peu près tous les grands titres.
Robin Klimt