
Le 27 mai, Bayrou a annoncé, pour l’été, un « plan de retour à l’équilibre des finances » qui « demandera des efforts à tous les Français, sans exception ». À tous, vraiment ? Aux travailleurs et travailleuses, certainement, mais pas touche aux grandes fortunes et aux actionnaires ! Mais d’où vient la dette, si ce n’est des subventions aux entreprises et des allègements d’impôts ? Et qui en profite, sinon les fonds de pension et les banques qui empochent les intérêts ?
Une TVA… pas du tout « sociale »
Bayrou nous présente la facture avec la mal nommée « TVA sociale », autrement dit le financement de la Sécu par l’impôt. Et pas n’importe lequel : la TVA, une taxe particulièrement injuste, que tout le monde paie au même taux, quel que soit son revenu, en faisant ses achats.
Le déficit de la Sécu est la conséquence des milliards d’exonérations de cotisations patronales. Les remplacer par un impôt ce n’est rien d’autre qu’un vol ! Mais l’arnaque ne s’arrête pas là. Rien ne dit que ces milliards resteront fléchés vers la Sécu. Un prochain gouvernement pourrait rediriger cette manne vers d’autres budgets. On n’a pas fini d’entendre parler du « trou de la Sécu »…
Une journée de grève face à l’urgence sociale ?
La facture se paye aussi cash avec nos emplois. Les suppressions d’emplois dans la santé, le social, l’éducation, s’ajoutent aux dizaines de milliers de licenciements dans les entreprises privées. Depuis septembre 2023, la CGT compte 400 plans sociaux, menant à la suppression d’au moins 90 000 emplois directs et 250 000 emplois induits. Michelin, MA France, Vencorex, Casino : les licenciements ne concernent pas que les plus grandes boîtes. Dans toutes les régions, des travailleurs et des travailleuses apprennent que leur emploi est menacé voire supprimé, dans l’automobile, la chimie, le commerce…
Face à cette urgence sociale, les luttes ont lieu en ordre dispersé. Jeudi 5 juin, la CGT appelle (les autres organisations syndicales ont refusé de s’y joindre) à une journée de grève pour les retraites. Elle compte profiter de la « niche parlementaire » du Parti communiste à l’Assemblée nationale, lors de laquelle les députés du PCF proposeront l’abrogation de la retraite à 64 ans. Une journée de mobilisation qui remet une nouvelle fois notre sort entre les mains des parlementaires.
Le RN et Bardella à la botte des patrons
Pour passer, l’abrogation devrait aussi être votée par les députés du Rassemblement national, bien positionné en embuscade pour profiter du pourrissement de la situation sociale et politique. L’héritière Marine Le Pen prétend défendre les classes populaires en refusant la « TVA sociale »… alors que son grand remplaçant Bardella fait les yeux doux au patronat dans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles, promouvant la retraite à 67 ans, la suppression des impôts sur les entreprises, la réduction des dépenses publiques et un « pacte de confiance » avec les chefs d’entreprise, de la « TPE-PME au dirigeant du CAC 40 ».
Le 5 juin, et après : défendons nos intérêts !
Face aux attaques, prenons nos affaires en main, travailleurs et travailleuses, quelle que soit notre nationalité, du public et du privé. Bien évidemment, le 5 juin, nous devons être nombreuses et nombreux à nous mettre en grève et à manifester, quelle que soit notre appartenance syndicale. Non pas parce que nous aurions quelques illusions dans le fait qu’une seule journée de grève permette d’obtenir satisfaction. Mais parce que nous devons nous saisir de toutes les occasions pour mettre en avant la nécessaire riposte du monde du travail : pour la retraite à 60 ans et à 37,5 annuités pour tous et toutes, l’interdiction des licenciements, les créations d’emplois dans les services utiles à la population et l’augmentation des salaires. Et au-delà : pour une société débarrassée des exploiteurs, des racistes et de leur monde.
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 2 juin 2025