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Ukraine, toujours la guerre…

Zelensky et Mark Rutte, secrétaire général de l’Otan. Octobre 2024. (Wikimedia commons)

La guerre n’en finit pas en Ukraine, bientôt à son millième jour depuis le 24 février 2022. L’armée russe continue d’avancer, et occupera bientôt la ville de Pokrovsk dans le Donbass. Des bombardements frappent aussi au-delà des fronts, à Odessa, en mer Noire… Cette avancée russe n’a pas été freinée par la tentative de diversion qu’a été l’invasion par l’armée ukrainienne, début août, d’une partie de la région russe de Koursk, frontalière au nord du pays. Les réfugiés d’Ukraine seraient de quatre à six millions selon les sources, essentiellement dans des pays d’Europe que des gouvernements rechignent à accueillir. Ils sont censés trouver un logement, un travail, un petit pécule mais pour beaucoup la situation est précaire, souvent employés dans le bâtiment ou l’aide à la personne. Parmi les pays qui revoient leurs conditions d’accueil, il y a la Norvège qui aujourd’hui, avec 5,6 millions d’habitants, accueille 85 000 Ukrainiens. La France, elle, avec ses presque 70 millions d’habitants, n’en accueille que 70 000…

Les jeux impérialistes

Le soutien des grandes puissances occidentales à l’Ukraine est de même nature que leur accueil des réfugiés : un soutien au gouvernement et à la bourgeoisie d’Ukraine, mais rien qui donne à la population les moyens de se défendre elle-même, ou seulement de se protéger. Ce sont les classes populaires qui paient le coût monstrueux du drame économique et humain que représente cette guerre ; une guerre qui en revanche est une aubaine pour les marchands d’armes et pour les entreprises occidentales qui spéculent déjà sur le marché de la reconstruction de l’après-guerre.

Quant au soutien des dirigeants des puissances occidentales à leurs homologues qui gouvernent l’Ukraine, il est à qui profitera le plus en payant le moins. Le 12 octobre dernier, des responsables des puissances alliées dans l’Otan se sont rencontrés, sauf Biden, parait-il trop occupé par les inondations aux États-Unis. Ils se sont épanchés sur leur sort, pour savoir qui d’entre eux, en Europe, n’apportait pas sa quote-part suffisante à la guerre en Ukraine. Du côté des États-Unis, principaux bénéficiaires de cette guerre en ventes d’armes et aussi en nouvelles ventes de pétrole et de gaz à l’Europe, il faut que cette dernière paie sa part. Comme le répète le candidat Trump : « Que l’Europe se débrouille ! » Du côté européen, on opine et on acquiesce, avec Macron qui se fait le champion des impérialismes européens… sans grand succès. Tous sont d’accord sur un point : tous les membres de l’Otan doivent atteindre l’objectif d’un budget militaire de plus de 2 % du PIB. Si ce n’est bon ni pour les Ukrainiens ni pour aucun peuple, ça l’est pour les marchands d’armes : un domaine où les Français ont réussi à se hausser à la seconde place mondiale (certes très loin derrière le premier) depuis que la Russie se vend beaucoup ses armes à elle-même.

Quelle issue ?

La population ukrainienne persévère à vouloir repousser l’emprise de la Russie de Poutine et à défendre son droit à décider de son sort. Mais la guerre organisée par un pouvoir représentant des intérêts capitalistes ukrainiens qui ont lié leur sort à des intérêts impérialistes occidentaux, pèse de plus en plus lourd sur les plus pauvres, travailleurs des villes et des campagnes, dont il serait urgent qu’ils parviennent à dégager leur propre programme de classe, dont un volet internationaliste qui leur permettrait de trouver des soutiens auprès des travailleurs et travailleuses de Russie où la poursuite de la guerre de Poutine n’est pas aussi populaire que des médias le disent.

Michelle Verdier