Les rencontres d’été révolutionnaires (RER) 2024 sont le lieu où le NPA-Révolutionnaires, avec ses sympathisants et celles et ceux qui veulent découvrir les idées communistes internationalistes et notre militantisme, se retrouvent chaque année. Ce n’est pas une université d’été qui sépare savoir et pouvoir, travail intellectuel et manuel ; c’est un lieu qui prépare l’action. Cette édition se déroule dans un contexte international de guerres et de génocides, de réorganisation violente du capitalisme, de poussée de l’extrême droite, mais aussi de réactions, de luttes du monde du travail et de la jeunesse et de tâches immenses pour les minorités révolutionnaires. L’organisation générale combine des temps de discussions, d’échanges d’expériences militantes, de détente, de culture, de présentations scientifiques dans un cadre fraternel. Les discussions mêlent des pléniers où des présentations, des débats avec des organisations invitées sont présentés en grandes assemblées et des ateliers où des points sont plus détaillés dans un format restreint qui permet la circulation des échanges. Bien sûr, pour garantir les disponibilités de chacun et chacune aux échanges et à la détente, un peu d’organisation collective ne nuit pas : c’est pourquoi la prise en charge collective de repas de qualité ou de l’accueil des enfants est assurée, de même qu’un espace de soins aux premières petites urgences avec des professionnels.
Un programme ambitieux pour les chocs sociaux à venir
Il est difficile de résumer les près de 60 forums et ateliers en une courte note, mais toutes les sessions sont parcourues par un fil fondamental du mouvement ouvrier : lutter, étudier, organiser.
Un programme ancré dans la vie réelle des travailleuses et des travailleurs
Plusieurs des ateliers animés par des militantes et militants d’entreprise aborderont des retours d’expérience pour armer nos camarades auprès de nos collègues face à nos patrons, leur répression, leur État. Ils viennent de la SNCF, de l’industrie automobile, de l’aéronautique, de la chimie jusqu’aux hôpitaux et à La Poste, en passant par de petites entreprises. En particulier, un atelier jeunes embauchés posera comme l’année précédente les choix militants de l’implantation ouvrière, les tâches initiales d’un travail patient et essentiel. D’autres ateliers aborderont les problèmes des accidents du travail, les défis des luttes dans l’éducation, l’industrie d’armement et le militarisme, la lutte contre le nationalisme du « made in France », les luttes et le militantisme des travailleurs du transport, bien sûr l’organisation contre la répression patronale, les transformations du syndicalisme en France et les tâches des révolutionnaires, avec une ouverture sur les expériences d’organisation des travailleurs aux États-Unis avec un retour du riche forum de Labor Notes de Chicago. Et avec un grand angle, on abordera la question de la transition énergétique et les problèmes entre services publics et capitalisme.
Un internationalisme concret conjugué au présent
Notre tradition internationaliste s’incarnera par des thèmes de discussion qui vont du déclin de l’impérialisme français (la Françafrique bousculée par des coups d’États militaires, la répression coloniale en Kanaky), la guerre génocidaire au Congo, en passant à la réorganisation de l’impérialisme moderne et la guerre en Ukraine, les mobilisations contre la mécanique génocidaire à Gaza aux États-Unis et en Europe, l’opposition à Poutine, militer contre l’extrême droite en Argentine, entre autres sujets.
Mais l’internationalisme s’incarne aussi par les échanges d’expériences entre militants communistes révolutionnaires. Viendront d’Argentine des camarades du Nouveau MAS et du Mouvement socialiste des travailleurs, dont les courants internationaux Socialisme ou barbarie et Ligue internationale socialiste intègrent le NPA-Révolutionnaires. Mais aussi des camarades d’Italie du Parti communiste des travailleurs et de Lotta Comunista, de Pouvoir ouvrier d’Argentine et de Grande-Bretagne de la Ligue pour la Cinquième Internationale, l’OKDE de Grèce. Et bien sûr les camarades liés au NPA-Révolutionnaires de par une histoire commune : les RSO d’Allemagne et d’Autriche, SON des États-Unis, Izar de l’État espagnol, l’OKDE Spartakos de Grèce. Deux débats réuniront leurs expériences : sur la montée des périls d’extrême droite à l’échelle internationale et sur les défis de la reconstruction de liens entre organisations révolutionnaires.
Une discussion fraternelle et exigeante entre révolutionnaires
Lors des forums, où la parole sera libre après les présentations, des militants révolutionnaires exprimeront leurs divergences, différences et convergences en français et dans d’autres langues qui seront traduites. Deux moments particuliers de discussion seront proposés.
D’abord, un débat avec Lutte ouvrière autour des tâches des révolutionnaires, après les 360 000 voix recueillies par les révolutionnaires malgré un climat de progression des idées réactionnaires.
Ensuite, nous débattrons avec Lotta Comunista d’un bilan critique des oppositions de gauche au stalinisme et du parcours militant de nos deux organisations, très différentes mais qui peuvent collaborer comme le montre le meeting internationaliste de février et les deux conférences de Milan.
Cycle Lénine
Le centenaire de la mort du révolutionnaire russe n’est pas un simple hommage pour nous, il s’agit d’assimiler les leçons essentielles de son œuvre pour la réactiver au présent : l’actualité de Que Faire ? ses contributions à l’Internationale communiste, ses innovations théoriques et pratiques seront présentes dans un cycle dédié.
Notre histoire, nos luttes au présent
On évoquera la grève des travailleuses bretonnes les Penn Sardin, un cycle sur une crise révolutionnaire en Europe, le Portugal de 1974, à travers des exposés, une présentation de livre et un film retraçant la révolution des Œillets, un film sur la grève du Crédit lyonnais de 1974, un retour sur l’expérience de l’attaque du meeting d’Ordre nouveau en 1973. Mais la lutte de classe ne se réduit pas aux luttes dans la production autour de la plus-value : l’exploitation et les oppressions s’articulent à merveille sous le capitalisme. Il y aura aussi une section sur les luttes contre les oppressions évoquant l’actualité de la grève féministe, une politique de classe contre le racisme au quotidien, l’offensive contre les personnes en transition.
Une ouverture sur des aventures en dehors de la production
Rien de ce qui est humain n’est étranger aux révolutionnaires, et les domaines des sciences et de la culture sont essentiels pour comprendre le monde. De l’histoire de la musique électronique, en passant par l’effondrement des sociétés mayas, une présentation de C. Darmangeat à propos des sociétés pré-capitalistes, le télescope J. Webb, ou encore sur la continuité discontinuité entre animalité et humanité.
Une librairie, de la musique, des films, des échanges informels, des débats passionnants dans une ambiance fraternelle, de quoi bien affronter une rentrée sociale grosse de colères sociales.
(Article paru dans Révolutionnaires no 17, paru le 12 juillet 2024)