Un peu partout, l’offensive de courants d’extrême droite, souvent religieux, est à l’œuvre contre les droits des femmes.
En Afghanistan, après l’interdiction par le régime des talibans de parler ou chanter en public, l’obligation de murer les fenêtres des pièces où elles se trouvent, la radio Begum, lancée le 8 mars 2021, a été interdite le 4 février dernier. Ses employées ont été arrêtées. Cette radio, militante, diffusait des programmes éducatifs pour les femmes, alors qu’elles n’ont plus accès à l’enseignement secondaire. Une tentative de plus de faire « disparaître » les femmes, qui montre qu’une résistance avait lieu.
En Iran, le gouvernement continue d’emprisonner des femmes qui manifestent leur liberté en sortant non voilées dans la rue. Mais les vidéos en provenance du pays montrent que des dizaines de femmes le font tous les jours, bravant la police et les ordres du régime.
En Italie, Giorgia Meloni, qui a fait campagne sous le slogan « Dieu, famille, patrie », n’a pas remis en cause frontalement le droit à l’avortement, déjà bien menacé par le manque de médecins le pratiquant, mais a autorisé les militants « pro-vie » à entrer dans les centres où vont les femmes désireuses d’avoir recours à un avortement. Lors du sommet du G7 qui a eu lieu dans les Pouilles, elle a empêché que la mention du droit à l’avortement figure dans la déclaration finale.
Quant à Trump, son gouvernement tout entier respire le masculinisme. Les conséquences de la remise en cause du droit à l’avortement par une Cour suprême acquise à ses idées n’en finissent pas de se faire sentir, entre grossesses mettant en danger la vie de la mère et difficultés matérielles, financières et morales pour avorter pour de nombreuses femmes.
Pour l’extrême droite, la femme a une fonction reproductrice, dite « naturelle ». Cette vision rétrograde ne lui autorise ni la contraception ni l’avortement. Elle doit se dédier à ses enfants, nombreux de préférence, et à son mari, son seul rôle étant de le soutenir. L’extrême droite réfute le fait que les rôles genrés n’ont rien de biologique ou de naturel et est à l’offensive face à tout ce qui contrevient à l’ordre prétendument « naturel » des choses… à commencer par les homosexuels et les trans.
Rien n’est jamais acquis… et les avancées féministes sont grignotées par ces « idées » réactionnaires qui infusent dans la société. Les révolutionnaires trouvent, heureusement, à leurs côtés dans le combat féministe, bien des femmes et des hommes pour qui la société ne peut être émancipée si les femmes ne le sont pas.
Liliane Laffargue
Sommaire du dossier : Violences sexistes et sociales : en finir avec le capitalisme et le patriarcat
- 8 mars : une journée née des luttes ouvrières
- Un vent mauvais souffle contre les droits des femmes
- L’Évars : face aux attaques réactionnaires et au manque de moyens, un avenir bien compromis
- VSS : le capitalisme, terreau fertile des violences de genre
- Avec Némésis et NousVivrons, notre ligne est claire : hors de nos luttes !