À Rennes, Caen, Bordeaux, Lille, Grenoble, Paris, des étudiants mobilisés se mettent en mouvement contre les coupes budgétaires dans les universités. Manifs dans la fac, blocages, débrayages des cours… à ces premières mobilisations s’ajoutent des assemblées générales qui ont eu lieu dans plus d’une vingtaine de facs comme à Toulouse ou Nanterre. Alors que ce gouvernement au service des plus riches supprime toujours plus de places à l’université, de postes d’enseignants et de moyens pour nos conditions d’études, cette mobilisation doit servir d’exemple à toutes et tous pour lancer un mouvement d’ensemble contre l’austérité qu’on nous impose !
De l’argent il y en a dans les caisses du patronat !
Les patrons se gavent et le gouvernement les arrose d’aides. Les profits des grandes entreprises du CAC 40 battent des records historiques : 100 milliards en 2024. On n’a jamais versé autant de dividendes aux actionnaires. Pourquoi devrait-on accepter la moindre coupe de budget ? D’autant plus que le budget militaire explose dans le même temps, avec 413 milliards de dépenses prévus jusqu’en 2030. À l’opposé de ce projet de société où les patrons s’engraissent quand les jeunes ne sont bons qu’à marcher au pas, on a bien raison de manifester et de réclamer du fric là où se trouvent les besoins, à l’université comme à l’hôpital, où les coupes dans le budget de la Sécu aggravent une situation déjà dramatique !
Ces coupes dans les facs s’ajoutent à des décennies de sous-investissement conscient et préparent le terrain à de nouvelles attaques contre les étudiants : hausse des frais d’inscription comme l’a imaginée la présidente de l’université de Montpellier. Prochaine étape, une privatisation généralisée des universités, taillées sur mesure pour les besoins du patronat et fermées aux jeunes de milieux populaires ?
Construisons un grand mouvement de grèves et de manifestations !
Ce début de mobilisation dans les facs peut être l’étincelle d’un vent de colère général dans la population. Il faut se donner les moyens d’étendre la mobilisation parmi les étudiants, d’amplifier cette lutte. Une mobilisation étudiante d’ampleur pourrait donner envie à tous les jeunes et travailleurs en colère de se battre contre ce gouvernement. Car c’est bien ça dont on aurait besoin, un grand mouvement de grèves et de manifestations ! Ce serait la meilleure réponse contre la montée des Trump, Musk et Bardella, qui font leur beurre sur la misère sociale et créent un climat propice aux actions de groupuscules fachos, tout en proposant un programme tout aussi patronal, et encore plus réac que les dirigeants actuels.
Pour que tout ça existe, il faut faire grandir les mobilisations existantes, multiplier les initiatives de mobilisation et convaincre le plus possible d’étudiants de rejoindre les assemblées générales qui se tiendront dans les jours à venir. Notre force pour balayer les gouvernements et leur politique, c’est notre nombre et notre combativité.
Prochaine étape, les journées du 11 et 13 mars !
Les étudiants de Rennes 2, en lutte depuis plus d’un mois, appellent à la mobilisation partout le 13 mars, et les syndicats de l’enseignement supérieur le 11 mars. Les organisations de jeunesse ont lancé un appel, duquel nous sommes signataires, à la grève et la mobilisation dans les facs ces 11 et 13 mars. Faisons exploser la colère contre ce gouvernement partout dans le pays !
Victor Mendez et Uma Daunai
Rennes : la mobilisation continue malgré la répression !
Après avoir essayé d’étouffer la mobilisation en fermant administrativement l’université pendant une semaine, la présidence de Rennes 2 enrage de voir des centaines d’étudiants et membres du personnel en colère se regrouper par centaines en assemblées générales.
Pour étendre la mobilisation, plusieurs manifestations, regroupant parfois plus d’un millier de personnes, sont parties débrayer les autres campus de la ville, de la fac de santé à la fac de droit, en passant par les beaux-arts et la fac d’économie. Devant l’hôpital, les étudiants ont scandé le slogan « de l’argent, il en faut, dans les caisses des hôpitaux ! », conscients de la nécessité d’une lutte commune face aux attaques du patronat et de l’État à son service.
Face à une mobilisation qui devient nationale, la répression s’intensifie. Le 11 février dernier, les étudiants ont décidé de manifester depuis la fac pour rejoindre un rassemblement du personnel, malgré le refus de la bureaucratie de la FSU de laisser les étudiants intervenir à son congrès la semaine précédente. Cette manifestation a été violemment stoppée par la police, qui a choisi de repousser à coups de matraques les étudiants dans l’enceinte du campus, se permettant même d’y pénétrer et d’arrêter un des manifestants.
Loin de toutes celles et ceux qui ont peur de l’organisation à la base, les étudiants et employés de l’université de Rennes continuent leur mobilisation !
Correspondants
Lille : police hors de nos facs !
Mardi 11 février, les étudiants de l’université de Lille étaient réunis à presque 200 en assemblée générale pour voter le blocage de la fac. Dès 6 h le lendemain, la police était sur place. Pour empêcher tout blocage, elle a arrosé les étudiants de gaz lacrymogène depuis la cour de l’université. Avant de recommencer vers 7 h 40, pour empêcher les manifestants de rentrer… ainsi que les étudiants qui se rendaient simplement en cours !
Si le président de l’université a fait intervenir la police, c’est qu’il craint que la mobilisation ne s’amplifie. Il mise sur la répression pour tuer la contestation dans l’œuf. Les gaz lacrymogènes, les contrôles de sacs et de cartes étudiantes par des policiers lourdement équipés servent avant tout à effrayer. Hélas pour eux, les étudiants ont passé le reste de la matinée à déambuler dans la fac, en scandant « du fric pour les facs, pas pour les flics, ni pour l’armée ».
Correspondants
Bordeaux : manifestation réussie contre les coupes budgétaires
Lorsqu’une mobilisation existe sur le campus depuis deux semaines, mais qu’elle peine à grossir au-delà de 150 personnes en AG, comment réussir à durer, à se faire voir, à s’étendre ? C’est à cette question que les étudiants de Bordeaux, mobilisés contre les budgets-tronçonnés et la sélection, ont essayé de répondre en organisant une manifestation sur les différents campus mardi 11 février. Date choisie en réponse à un appel de Rennes 2 ! Le cortège est parti à une centaine de la fac de lettres et a grossi en chemin jusqu’à réunir 300 personnes dans le hall de Sciences Po. Même si les coupes budgétaires ne les touchent pas directement, les étudiants de Sciences Po forment un gros bataillon de la mobilisation ! Dans le hall, des slogans dénonçaient les patrons comme les commanditaires de l’austérité et les massacres en Palestine. La manifestation a ensuite défilé dans le campus de sciences, passant dans les amphis : « Fac de sciences, avec nous ! Contre Macron et Bayrou ! » Objectif extension !
Correspondants