La Commission européenne a été sommée de s’expliquer, devant le tribunal de l’Union européenne, à Luxembourg, sur des textos échangés entre sa présidente, Ursula von der Leyen, et Albert Bourla, le patron des laboratoires géants Pfizer, à propos des commandes de 300 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 en 2021. Ces commandes, et celles passées à d’autres laboratoires, se chiffraient en dizaines de milliards d’euros et ont été négociées en toute opacité. C’est le quotidien The New York Times qui avait levé le lièvre il y a trois ans en invoquant un règlement européen de 2001 pour demander l’accès à ces documents. Mais la Commission européenne avait refusé de s’exécuter affirmant à l’époque « avoir égaré » ces textos, selon elle sans importance, qui sont toujours introuvables. Le journal new-yorkais avait alors porté plainte au nom de la liberté d’informer, liberté qui se heurte une nouvelle fois au sacro-saint secret commercial, même lorsque c’est de l’argent public qui est en jeu.