500 grévistes à PSA Caen le 30 janvier, 500 à PSA Hordain le 26 janvier, avec poursuite de la grève le lundi 29, 200 puis 150 grévistes les 26 et 30 janvier à PSA Sochaux… Ces derniers jours les débrayages se sont multipliés dans les usines PSA à la suite du débrayage de 100 salariés à PSA Poissy le 15 janvier.
Cette année pour des raisons de rentabilité, la direction tente d’imposer deux semaines de congés accolées en été au lieu de trois : pas le temps de se reposer, d’être en famille, pas possible d’aller loin à l’étranger… L’enjeu pour la direction est aussi de faire comprendre aux salariés que dorénavant elle veut imposer le minimum légal (deux semaines en été) pour que les congés deviennent des variables d’ajustement en fonction d’impératifs, parfois difficilement prévisibles, de production.
À PSA Poissy par exemple, la direction veut positionner une semaine de congés fin octobre ou en décembre à la place d’une semaine de chômage, pour faire des économies. Ce vol d’une semaine de congés pour la mettre quand ça n’intéresse quasiment personne rend furieux les salariés. La vague de débrayages a fait reculer la direction sur plusieurs sites : à PSA Hordain, PSA Rennes et la plupart des secteurs de PSA Mulhouse, il y aura trois semaines de congés en été, la quatrième semaine restant à disposition des salariés.
À PSA Poissy, dans la quasi-totalité des secteurs, la direction a cédé sur les trois semaines mais continue de vouloir voler une semaine de congés. Pour le seul secteur de l’emboutissage, la direction a maintenu les deux semaines de congés, ce qui a déclenché deux débrayages le 29 janvier dans deux équipes de la quasi-totalité du personnel du secteur. Les ouvriers ont obligé les responsables à venir s’expliquer et ont envoyé balader la responsable des ressources humaines en lui demandant de venir travailler en août sur les presses avec ses amis syndicalistes qui signent des accords pourris. Ils ont ensuite défilé au montage pour s’adresser à leurs collègues. La direction leur a finalement accordé trois semaines de congés aussi.
Le bras de fer est encore en cours sur plusieurs sites. Tous ces premiers débrayages ont déjà amené des victoires, mais la bataille pour que les salariés conservent la main sur leurs congés est loin d’être finie, car on sent tous que la direction reviendra aussi à la charge les années suivantes. On l’attend de pied ferme.
5 février 2024, correspondant