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Assemblée nationale : un féminisme à deux ronds

Les statues monumentales de dix femmes, mises à l’honneur lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, seront exposées du 23 septembre au 5 octobre à l’Assemblée nationale. Il s’agit, parait-il, de rendre hommage à des personnalités féminines qui se sont illustrées dans le monde des arts, des lettres, du sport et de la politique. Une façon sans doute de faire oublier que les 208 femmes députées ne représentent que 36 % de l’ensemble des membres de cet hémicycle. Elles étaient 215 avant la dissolution, et 224 lors du premier mandat d’Emmanuel Macron en 2017. Un recul qui n’a cessé de s’accentuer ces dernières années. De plus la droite et l’extrême droite parlementaires ont, au cours des années, voué aux gémonies et calomnié certaines femmes que l’on veut honorer aujourd’hui depuis la communarde Louise Michel, exilée en Nouvelle-Calédonie, en passant par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, voire Simone Veil, traitée d’avorteuse par une partie de son propre camp. Quant à Olympe de Gouges, pionnière du féminisme, elle fut guillotinée en 1793 sur ordre d’un gouvernement révolutionnaire et d’une Assemblée constituante composés à 100 % par des hommes. On peut alors se demander si un tel hommage venant d’une assemblée aussi réactionnaire n’est pas celui du vice à la vertu.