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18e congrès mondial de la Quatrième Internationale, dite « Secrétariat unifié » (QI-SU)

Le NPA-R a été invité à participer au 18e congrès mondial de la QI-SU qui s’est tenu du dimanche 22 février au vendredi 28 février en Belgique. Des délégations de groupes d’extrême gauche de quatre continents étaient représentées, élues dans des assemblées tenues aux niveaux régional et national dans les mois écoulés. Des camarades des États-Unis ont débattu avec des Russes, des Ukrainiens, des Chinois avec des Japonais, des Sri-Lankais, des Philippins, des Pakistanais avec des Indiens, des Grecs avec des Turcs sans oublier le Liban, l’Afrique du Sud et l’Amérique latine. La richesse des échanges et la décision de tenir des campagnes et événements communs (dont des « Rencontres internationales ouvrières », nous tiendrons nos lecteurs informés) suffisent à démontrer l’intérêt de ce cadre. À l’heure où les capitalistes voudraient monter les peuples les uns contre les autres, des militants révolutionnaires, jeunes ou ouvriers se coordonnent pour organiser la riposte !

Nous sommes très éloignés des positions de la direction de la QI-SU qui s’inspirent largement de celles du NPA-L’Anticapitaliste. Sur l’invasion russe de l’Ukraine, nous ne partageons pas l’alignement campiste derrière l’impérialisme dominant américain, lié au refus de mener une politique d’indépendance de classe. Une telle position d’indépendance n’empêche pourtant nullement d’être clair sur la revendication du retrait des troupes russes d’Ukraine – au contraire même au vu des derniers développements.

L’influence du NPA-A joue dans le sens d’une accentuation de ces positions prétendument « démocratiques » qui traduisent un alignement derrière l’impérialisme occidental. Cela ne se fait pas sans remous. En particulier du côté d’Anticapitalistas, dans l’État espagnol, de l’ISO allemande ainsi que des sections portugaise et italienne qui ont présenté une motion alternative plus claire politiquement. Les camarades du NPA-R membres de la QI-SU ont voté leur motion (qui a tout de même recueilli 22 %, ajoutés à 11 % d’abstention), tout en maintenant leur propre plateforme. Le texte de la majorité est donc adopté mais il est minoritaire en Europe.

Les camarades appartenant au NPA-R défendaient une plateforme alternative à celle de la majorité : la Tendance pour une internationale révolutionnaire (TIR) qui regroupe 25 % de la section française (SFQI) ainsi que l’OKDE-Spartakos, la section grecque. Depuis de nombreuses années, la QI-SU préconise le rapprochement de ses sections avec des groupes apparaissant comme « à gauche de la gauche » comme Podemos dans l’État espagnol, Syriza en Grèce. En France, le NPA faisait exception, jusqu’à 2022. Et le NPA-A a fini par suivre le mouvement, en ralliant la Nupes puis le NFP, à contretemps pourrait-on dire : Syriza a montré ce qu’il était au gouvernement dès 2015, de même que Podemos. La logique aurait voulu que cette « tactique » soit abandonnée pour qui se pose la question de construire un parti révolutionnaire indépendant. Mais la majorité a maintenu son cap erroné et provoqué la scission du NPA. De même que nos camarades d’Izar dans l’État espagnol avaient été exclu d’Anticapitalistas à cause de cela – ce groupe fêtera ses 10 ans le 26 avril et sera présent aux côtés du NPA-R, du RSO allemand, de l’OKDE-Spartakos et du Speak Out Now américain au camp internationaliste à Ségovie cet été.

Le NPA-R se réjouit d’avoir été invité au congrès mondial. L’internationalisme n’est rien sans internationale. Les discussions, malgré les désaccords profonds, sont une richesse pour qui veut en finir avec la barbarie capitaliste. Toutes les occasions de discussion sont bonnes pour aller vers un pôle des révolutionnaires, au sein des courants existants ou entre différents courants, comme la conférence que nous coorganisons avec les camarades italiens de Lotta Comunista en mai. Plus d’informations dans les prochains numéros !

Gaël Quirante et Raphaël Preston