Les femmes subissent encore et toujours des agressions physiques, sexistes et sexuelles. Il ne s’agit pas d’éléments isolés mais d’un phénomène bien ancré dans la société. Insupportable. Et nous serons présents dans les manifestations organisées le 25 novembre pour crier notre révolte et exprimer notre volonté d’en finir avec cette société bourgeoise qui se prétend civilisée, mais qui a maintenu voire renforcé les tares des sociétés patriarcales.
Une situation intenable
En France en 2022, 118 femmes ont été tuées par leur conjoint, et 267 ont survécu à une tentative d’homicide. Fin octobre 2023, on comptabilisait déjà 107 féminicides. 94 000 femmes sont chaque année victimes de viol ou de tentative de viol. Ces chiffres, sans doute en-dessous de la réalité, sont la face extrême d’une oppression que subissent au quotidien toutes les femmes. Ils sont le résultat effroyable de l’organisation de notre société qui enferme les femmes dans des situations de dépendance et de vulnérabilité économique et relationnelle, à l’égard de conjoints à la maison, de supérieurs au boulot.
Pas une priorité pour tous
Des politiciens se disent effarés par ces chiffres. Ils promettent de combattre le problème. En début d’année, une loi donnant accès à une aide financière aux victimes de violences conjugales a été votée. Si les mesures de protection physique et financière des victimes vont dans le bon sens, on ne peut attendre d’être toutes sauvées seulement par des mesures individuelles et conditionnelles, une fois les violences commises. Cette logique du féminisme institutionnel tend à rejeter les violences sexistes et sexuelles sur la seule responsabilité des individus. C’est l’exploitation des victimes voire des mortes ; ne serait-ce que cela, le féminisme ?
Mais quid du chômage féminin touchant particulièrement les ouvrières ? Quid de la précarité liée au travail à temps partiel ? Quant à l’obligation de l’égalité salariale, une évidence pour garantir l’indépendance des femmes par rapport à leur conjoint, elle est régulièrement réaffirmée dans la loi mais ne franchit pas la porte des entreprises. En moyenne, les femmes touchent 28,5 % de moins que les hommes. Condamner les patrons ? Faut pas pousser ! L’urgence serait de revaloriser le travail et le salaire des femmes et d’améliorer les services de santé et d’accueil des enfants. Une politique à l’opposé des intérêts des capitalistes !
Refusons les divisions
Ainsi le patronat fait des économies en s’appuyant sur les vieilles structures de la famille, mais il entretient aussi les divisions au sein de la classe ouvrière. Pendant longtemps, même au sein du mouvement ouvrier, il en était qui faisaient porter sur les femmes la responsabilité des bas salaires. Pour tous les travailleurs et travailleuses qui refusent ces divisions, il est important d’être dans la rue le 25 novembre, journée internationale à l’égard des femmes. Quelques jours avant, le 20 novembre, ce sera la commémoration des victimes de la transphobie. Contre les oppressions, et contre l’exploitation qui les engendre, la lutte continue !
Marinette Wren
(Article paru dans Révolutionnaires, numéro 7, novembre 2023)