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Pour vivre et pas survivre

C’est la classe ouvrière du monde entier qui a un problème de salaire. La grève de l’automobile américaine suscite un enthousiasme international. Aux États-Unis même, elle encourage d’autres travailleurs à entrer aussi en grève, comme les 75 000 salariés du groupe hospitalier privé Kaiser Permanente.

Conférence Macron : beaucoup de bruit pour rien

En France aussi, l’inflation frappe, entre 16 % et 30 % sur un an pour l’alimentaire, l’essence ou l’énergie. En réaction à la colère qui monte, Macron invite lundi prochain les syndicats à une « conférence sociale » sur les bas salaires. Autant dire que les moins bas salaires sont invités à se serrer la ceinture. Mais même pour les smicards, ou ceux dont les patrons complètent le salaire de base inférieur au Smic par des primes pour ne pas être trop hors-la-loi (à commencer par l’État lui-même !), il n’y a rien à attendre de ce énième grand bla-bla.

Macron ne cherche pas à atténuer l’inflation, sinon il décréterait la hausse des salaires en fonction de celle des prix. Mais comme son gouvernement est à la peine sur le sujet, il veut donner le change et embarquer les directions syndicales dans des parlottes stériles. Que celles-ci aient décidé de cautionner cette arnaque en y participant est vraiment rageant. En découdre avec les patrons devrait plutôt être leur priorité, tout comme beaucoup de salariés le font depuis des mois par la grève !

L’augmentation des salaires est une nécessité vitale

Les profits des capitalistes dépassent ceux de l’avant-Covid : 142 milliards d’euros en 2022 pour les 40 plus grandes entreprises en France (le CAC 40), dont 80 milliards reversés en dividendes aux actionnaires. Ces sommes colossales ne tombent pas du ciel. C’est nous qui les créons par notre travail.

Quand certains patrons sont contraints de lâcher du lest, ils recourent souvent aux primes. Les primes ne comptent pas dans le calcul de la retraite, n’alimentent pas la Sécu et peuvent disparaître du jour au lendemain à la seule volonté du patron. Et quand une augmentation a lieu, elle est calculée sur le salaire de base, indépendamment des primes. Alors, si toute prime est bonne à prendre, c’est néanmoins d’augmentations de salaire dont nous avons besoin : 400 euros de plus tous les mois pour tout le monde !

Les bas salaires pèsent aussi sur les recrutements. Jeudi 5 octobre, les orthophonistes de tout le pays étaient ainsi en grève, salariées et étudiantes – ce sont surtout des femmes – ensemble. Les premières touchent des paies de misère dans un secteur public qui n’arrive plus à soigner parce qu’il n’arrive plus à embaucher. Les secondes risquent de ne pas valider leurs diplômes faute de trouver des salariées pour les accepter en stage. À Gennevilliers (92), un mouvement de grève associant parents, enseignants, et autres salariées des écoles dénonce la pénurie de profs qui empêche des gosses de quartiers populaires d’être correctement accueillis à l’école. Personne ne devrait gagner moins de 2 000 euros net par mois… ça aiderait à recruter !

Construire une grève d’ensemble

Vendredi 13 octobre, une mobilisation sur les salaires est lancée par les syndicats. La grève et les manifestations qui auront lieu seront des points d’appui pour la suite. Le lendemain, le 14, beaucoup de collectifs de Gilets jaunes appellent à manifester contre la vie chère. Ces journées ne suffiront pas pour faire plier Macron et les patrons. Mais nous pouvons les mettre à profit pour renouer des liens, discuter des étapes suivantes, et renforcer le camp de celles et ceux qui veulent lutter. Car toutes et tous ensemble, nous pouvons arracher de quoi vivre et non survivre.