Un apprenti de moins de 18 ans touche 27 % du Smic en première année, soit 472 euros brut par mois, et peut espérer 55 % du Smic en troisième année. Difficile de mettre du beurre dans les épinards dans ces conditions. La situation n’est pas plus réjouissante pour les apprentis plus âgés, qui touchent jusqu’à 78 % du Smic entre 21 et 25 ans.
Qui plus est, les employeurs qui embauchent un alternant ont droit à une aide de 6 000 euros en 2023 : aide initiée dans le contexte de la crise sanitaire, qui a fait doubler le nombre d’apprentis en trois ans. On comprend l’attrait des employeurs pour une force de travail quasi gratuite, qu’ils exploitent allégrement !
Dans l’enseignement professionnel, les stages en entreprise sont obligatoires et occupent une place croissante depuis la réforme de l’an dernier. La condition du stagiaire relève d’une convention qui déroge au droit du travail, et les employeurs en sont d’autant plus friands qu’ils n’ont rien à débourser pour des stages n’excédant pas deux mois consécutifs.
Article du dossier publié dans Révolutionnaires no 6.
Le sommaire du dossier
- Vivre et pas survivre. Face à la flambée des prix, ensemble pour l’augmentation générale des salaires !
- Prix : une hausse qui touche les classes populaires de plein fouet
- Les classes populaires réduites à compter chaque centime !
- Augmenter les prix et les profits… mais surtout pas les salaires ?
- Apprentis et stagiaires : tout bénéf pour les patrons !
- L’éléphant au milieu de la pièce… les directions syndicales regardent ailleurs !
- Les fausses bonnes idées
- Travailleurs de tous les pays, unissons nos luttes !
- Oui aux augmentations de salaire, mais oui aussi à l’abolition du salariat !
- Ce qu’il nous faut
- Donnons-nous les moyens d’imposer l’augmentation générale des salaires et des revenus !