Nos vies valent plus que leurs profits

Communiqué. Le NPA ne défilera pas derrière le gouvernement et les héritiers de Pétain. Manifestons ce week-end en solidarité avec le peuple palestinien !

Les partis, associations et collectifs (dont le NPA et le NPA-Jeunes), qui avaient appelé et participé à la manifestation très nombreuse et populaire du samedi 4 novembre à Paris en soutien au peuple palestinien massacré à Gaza par l’armée israélienne, ont appelé dès le dimanche 5 novembre au soir à un nouveau rassemblement (déposé le soir même en préfecture) pour le dimanche 12 novembre. Il ne faisait aucun doute que la protestation devait s’exprimer à une échelle plus massive contre la politique de nettoyage ethnique inqualifiable menée par le gouvernement d’extrême droite israélien de Netanyahou, avec le soutien du gouvernement français. Le gouvernement savait qu’une nouvelle manifestation était déposée dès le dimanche 5 novembre par plusieurs organisations dont le NPA et le NPA-Jeunes pour le dimanche 12 novembre au départ de République. Des visuels et des affiches l’annonçaient déjà. Le gouvernement craint l’expression d’un mouvement de masse en solidarité avec le peuple palestinien. Macron et la droite ont donc lancé le 7 novembre une contre-manifestation. Le gouvernement instrumentalise l’antisémitisme pour faire contre-feu aux manifestations de solidarité avec le peuple palestinien !

Proposer, deux jours après cette déclaration de manifestation en solidarité avec le peuple palestinien, une « grande marche contre l’antisémitisme » le même jour à la même heure, c’est dans les faits organiser une contre-manifestation. C’est instrumentaliser l’antisémitisme pour soutenir la politique de l’État d’Israël, c’est assimiler le soutien au peuple palestinien à l’antisémitisme. La manifestation appelée par les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher est une hypocrite opération politique.

Il s’agit bien d’une manœuvre. Le NPA ne participera jamais à la lutte contre l’antisémitisme avec les héritiers de Pétain et un gouvernement de casse sociale, de soutien sans faille aux massacres perpétrés par l’État d’Israël et qui excite le poison du racisme pour diviser ses opposants.

Nous ne lutterons pas contre ce poison raciste avec ceux qui l’instillent depuis plus d’un siècle et ceux qui encouragent la mécanique génocidaire à Gaza. Nous refusons d’être aux côtés de ceux qui opèrent l’odieuse réhabilitation de Pétain, comme Macron lui-même en 2018, qui voyait en lui un « grand soldat ». Nous ne manifesterons pas aux côtés du RN et de Bardella qui nous dit sans sourciller que Le Pen père n’est pas antisémite, ou avec Zemmour et sa politique ouvertement raciste envers les musulmans qui veut nous plonger dans une guerre des civilisations.

Nous refusons l’union nationale derrière Macron et sa politique qui réprime les quartiers, attise la guerre en Afrique et à Gaza en apportant son soutien au boucher Netanyahou. Nous ne donnerons pas la main à Darmanin et à sa politique sécuritaire faite d’amalgames racistes.

Quant à l’appel du PCF, EELV et du PS, qui participent à cette manœuvre, ils auront la honte de défiler avec les héritiers de Vichy et la lâcheté d’avoir couvert un massacre de masse. Ils bégaient timidement leur volonté d’un « cordon républicain » face à l’extrême droite pour justifier de « marcher ensemble ». Du « barrage » au « cordon », les prétendues digues sautent à grande vitesse.

Cette marche impulsée par le pouvoir voudrait sceller une unité nationale pour faire taire le soutien aux Palestiniens massacrés par centaines chaque jour en l’assimilant à l’antisémitisme. Elle vient après la série d’interdictions de manifester contre des crimes de guerre qui se déroulent sous nos yeux à quelques heures d’avion de Paris.

La lutte contre l’antisémitisme fait partie de notre ADN pour réaliser l’unité des exploités. C’est une nécessité qui implique de lutter contre tous les racismes, car notre solidarité d’en bas ne se divise et ne se hiérarchise pas en fonction des intérêts de ceux d’en haut.

À l’image des juifs américains ayant envahi le Congrès pour s’opposer à la politique de Netanyahou, nous affirmons une fois de plus que la solidarité avec le peuple palestinien n’a rien à voir avec un quelconque antisémitisme. Bien au contraire, combattre la politique de l’État israélien est une condition pour la cohabitation des peuples de la région. Pour que tous les peuples de la région puissent vivre ensemble, il faut en finir avec le caractère colonial de l’État d’Israël ainsi qu’avec l’impérialisme. La meilleure façon de lutter contre l’antisémitisme aujourd’hui, c’est de s’opposer de toutes nos forces au massacre en cours à Gaza et à la colonisation de la Palestine, certainement pas de défiler avec l’extrême droite.

Cette « marche » appelée par la bourgeoisie et le gouvernement de Macron ne pourra faire taire la voix des mobilisations populaires du monde du travail et de la jeunesse de New York à Londres, de Madrid à Buenos Aires, de Paris au Caire contre la politique génocidaire qui vise le peuple palestinien.

Même si le NPA, le NPA-Jeunes et l’inter-orga Palestine, regrettent que la majorité des cadres de soutien à la lutte du peuple palestinien (Urgence Palestine et le Collectif pour une paix juste et durable) aient si vite transigé en déplaçant la manifestation déclarée pour le dimanche 12 novembre au samedi 11 novembre, nous appelons à mobiliser très massivement pour cette manifestation. Évidemment, nous n’allons pas disperser nos forces et nous nous joindrons et mobiliserons donc massivement pour la manifestation de samedi 11 novembre, dès 14h à République.

Pour autant, le NPA et le NPA-Jeunes, au nom de l’inter-orga Palestine, ne retirent pas leur déclaration de manifestation déposée pour le dimanche 12 novembre. Nous refusons, en effet, de laisser le gouvernement manœuvrer. Au lendemain d’une manifestation qui s’annonce massive en solidarité avec le peuple palestinien, nous pourrons tenir un rassemblement ou une déambulation pour réaffirmer notre détermination à stopper les massacres à Gaza.

Dans cette perspective nous tiendrons très bientôt et avant samedi une réunion unitaire ouverte à toutes les organisations politiques, syndicales, associatives et collectifs pour discuter ensemble des contours politiques et de l’organisation concrète de cette initiative.

Communiqué du 9 novembre 2023

 

[Le communiqué en PDF]