X, un jeune mineur isolé immigré, était sous la protection de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Il est sous contrat d’apprentissage avec l’Éducation nationale.
À ses 18 ans, il a été sorti de la protection de l’ASE. Pour tenter de régulariser sa situation, il doit récupérer son passeport au consulat d’une ville située à 400 kilomètres : sept heures de train, obligation de dormir sur place (pas de possibilité de retour le jour même) et plus de 150 euros de frais ! Heureusement, les associations d’aide aux migrants, par leurs réseaux, ont pu lui trouver un hébergement et prendre en charge son déplacement.
Sans accompagnement
À Limoges, depuis près de quatre mois, les associations s’occupant des mineurs non accompagnés (MNA) ont constaté que certains se retrouvaient dehors. Quand les associations rencontrent quelques-uns de ces jeunes à la rue, elles les accompagnent au conseil départemental qui, dans ce cas, prend en compte leur inscription. Mais combien se voient rejetés quand ils se présentent seuls ?
Crise du logement ?
Quand les migrants ou les sans-abris appellent le 115 pour un hébergement d’urgence, la réponse est quatre fois sur cinq qu’il n’y a pas de place. Des associations à Eymoutiers, petite ville à 45 kilomètres de Limoges, ont occupé un immeuble de onze logements en bon état, vacants depuis 2016. Cela a permis à 70 personnes, dont 26 enfants, d’y trouver temporairement un toit, de trouver de l’aide auprès de la population, bien contente que cet immeuble vide retrouve la vie. Malheureusement, l’autorisation d’occupation prenait fin le 5 août. Cet immeuble de onze logements se retrouve à nouveau vacant et muré par le propriétaire, l’Odhac 87, un organisme public de logement social !
Correspondants
(Article paru dans Révolutionnaires, numéro 9, janvier 2024)