Alors que des milliers de Palestiniens meurent sous les bombes, le gouvernement français espère bien étouffer toute contestation ici. Tous les moyens sont bons pour faire taire ceux qui veulent manifester leur soutien : des interdictions préfectorales, des interpellations, des centaines d’amendes… Et passons sur les prétextes bidons de Coupe du monde de rugby. Cette politique, sur fond de propagande immonde qui assimile soutien au peuple palestinien et soutien au terrorisme du Hamas, trouve son relais chez les présidences d’universités. Pendant que les préfets signent les arrêtés d’interdiction, ces dernières font la chasse aux jeunes qui voudraient se mobiliser. Normal, la ministre de l’Enseignement supérieur les a appelées à faire respecter les « principes républicains » : on voit que la République se reconnaît davantage dans les régimes coloniaux que dans les peuples exploités et leurs soutiens !
Le gouvernement ne nous fera pas taire
Les exemples sont nombreux. Tables syndicales, distribution de tracts et ateliers pancartes interdits à Tolbiac sous prétexte de trouble à l’ordre public, intimidations par des vigiles sur des étudiants militants à Nanterre, Lille 2, Tolbiac, Rennes et à l’ENS Lyon, verbalisation de militants pour avoir tenu une table avec un drapeau palestinien devant la Sorbonne-Nouvelle, etc. Une militante du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), Mariam Abbou Daqqa, s’est retrouvée sous le coup d’un arrêté d’expulsion du territoire français, alors qu’elle entamait une série de conférences dans les universités. Laurent Wauquiez en a d’ailleurs profité pour faire pression sur la fac de Lyon 2 en menaçant de couper les fonds. Ces intimidations n’ont qu’un seul but : tuer dans l’œuf la mobilisation. Silence, on assassine un peuple !
Mais les discussions continuent et se multiplient dans les lieux d’études. Étudiants comme lycéens sont nombreux à prendre la parole publiquement pour dénoncer l’État d’Israël, son apartheid, sa colonisation et le carnage qu’il mène à Gaza. Et l’hypocrisie des Biden, Macron, Sunak, Borrel, l’indignation sélective des puissances impérialistes dégoûtent la jeunesse.
Nous sommes des millions !
C’est pourquoi la rage de voir un peuple opprimé depuis 75 ans et aujourd’hui massacré dans une prison à ciel ouvert, s’exprime dans la rue et dans les facs. Ce sont des milliers de jeunes, principalement issus des quartiers populaires, qui rejoignent dans la rue des travailleurs et des familles, et ce malgré la peur induite par la répression policière. N’en déplaise au gouvernement, la jeunesse se politise contre l’impérialisme, ici comme à Londres, New York, Buenos Aires, Amman ou encore au Caire.
Le droit à se mobiliser a été imposé, à la fois dans la rue, dans les tribunaux administratifs et dans les universités. Il y a eu des rassemblements étudiants à Toulouse, Nanterre ou Saint-Denis, de nombreuses réunions publiques et formation de comités de soutien à la Palestine. Il faut que cette contestation grossisse pour exprimer notre rage face au massacre des Palestiniens de Gaza et à l’accélération de la colonisation en Cisjordanie !
Alexis Micshen
(Article paru dans Révolutionnaires, numéro 7, novembre 2023)