Tout en bas de l’échelle, il y a plus d’un million d’ouvriers agricoles, souvent saisonniers, disposant de CDD de trois mois – avec, pour les saisonniers venus de pays hors Union européenne, des dates impératives de retour. Mais aussi les travailleurs sans papier trouvant ainsi à s’embaucher.
Les ouvriers agricoles sont soumis à des CDD de trois mois, sans prime de précarité, un type de contrat où l’employeur s’exonère de toutes les obligations légales vis-à-vis des salariés : absence de remise de contrat signé, de bulletins de paie, de relevés horaires, etc.
Comment faire appel aux autorités, quand on n’a pas de papiers, pour contraindre son patron à respecter le droit du travail et à payer en totalité les salaires dus ?
Les ouvriers agricoles étaient les grands absents des revendications des agriculteurs ! Et pour cause : la FNSEA organise leurs patrons ! Alors qu’ils ont un rôle clé à jouer aux côtés des ouvriers de l’agro-alimentaire pour réorganiser la production alimentaire en fonction des besoins sociaux.
Thierry Perennes
(Article paru dans Révolutionnaires numéro 10, février 2024)