Trois mois après les émeutes qui ont secoué les quartiers populaires dans la foulée du mouvement contre la réforme des retraites, la jeunesse est confrontée à une offensive réactionnaire du gouvernement, qui a mal digéré de voir sa police contestée et mise en difficulté en pleine séquence « d’apaisement ». La colère n’a pas disparu et les souvenirs de lutte restent bien chauds dans les esprits.
La répression policière et judiciaire pour étouffer la révolte ?
Le 1er septembre, la justice a prononcé un non-lieu pour les trois gendarmes impliqués dans la mort d’Adama Traoré. Cette décision est un exemple de plus de l’impunité que la justice accorde à cette police raciste, y compris quand elle tue.
Cette même justice de classe n’a pas tremblé pour infliger de très lourdes peines aux jeunes des quartiers populaires qui avaient participé (ou étaient accusés d’avoir participé) aux émeutes de juin : 3 400 arrestations, 95 % de condamnations dont 600 peines de prison ! Un jeune a été condamné à dix mois de prison ferme pour avoir ramassé une canette. La seule parole policière a suffi.
Les provocations racistes pour diviser ?
Macron et Darmanin réalisent le programme de Le Pen ou Zemmour en s’attaquant aux familles des jeunes révoltés, par des expulsions d’HLM comme dans le Val-d’Oise ou en menaçant de couper certaines aides sociales. En interdisant les abayas, le gouvernement cherche à déplacer la colère sociale des jeunes de quartiers populaires sur le terrain religieux. Comme des milliers d’étudiants pions et de lycéens, nous refusons d’appliquer cette provocation raciste qui humilie les jeunes filles sur la base de la couleur de peau ou de leur patronyme. Le combat nécessaire contre les pressions des intégristes sur la jeunesse n’a rien à voir avec des mesures de ce genre, qui ne peuvent que renforcer les replis communautaires.
Le garde-à-vous pour embrigader ?
Le « parti de l’ordre » macroniste et ses amis de droite extrême rivalisent de propositions autoritaires et réactionnaires : criminalisation des occupations lors des grèves universitaires, instauration d’uniformes scolaires, généralisation obligatoire du SNU. On ne marchera pas au pas !
L’inflation pour affamer ?
La fondation Abbé Pierre alerte sur les expulsions d’étudiants de leurs logements universitaires. Il devient plus compliqué d’obtenir de l’aide auprès de sa famille et le recours désormais systématique aux petits boulots n’est pas toujours suffisant. Les jeunes, scolarisés ou non, grossissent les files des banques alimentaires, les vols de produits de première nécessité ne cessent de s’accroître.
Notre révolte est décuplée !
Les jeunes sont nombreux à se souvenir chaleureusement des mobilisations des derniers mois, ils y ont fait l’expérience de luttes collectives. « À quand les prochaines ? » Bonne question ! Le NPA Jeunes sera dans la rue aux côtés des sans-facs le 19 septembre, pour la défense de l’IVG le 28 septembre et avec les travailleurs pour une journée de grève interprofessionnelle le 13 octobre.
Le NPA Jeunes et le NPA appellent aussi évidemment à rejoindre les manifestations du 23 septembre contre les violences policières et le racisme, sans aucune illusion sur les possibilités de réformer la police : pas de justice, pas de paix !
(Article paru dans Révolutionnaires numéro 5, septembre 2023)