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Après le sommet de l’Otan en juillet : les dépenses militaires au plus haut !

Les 11 et 12 juillet derniers, les 31 dirigeants des pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) se sont retrouvés à Vilnius, en Lituanie, pour le sommet annuel de cette alliance militaire chapeautée par les États-Unis. L’Otan n’est décidément plus en « en état de mort cérébrale », comme l’avait déclaré Macron en 2019, puisque celle-ci s’est renforcée avec l’adhésion de la Finlande en avril dernier. Celle de la Suède est en cours, même si la Turquie et la Hongrie y sont encore très réticentes. C’est l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui plonge l’Otan dans un bain de jouvence. Depuis février 2022, ses pays membres, États-Unis en tête, ont apporté un énorme soutien militaire à l’armée ukrainienne sous forme de prêts dont la facture sera présentée à la population ukrainienne : près de 73 milliards d’euros au total, dont 43 milliards de la part des seuls États-Unis. Suivent ensuite l’Allemagne (avec 7,5 milliards) et le Royaume-Uni (avec 6,5 milliards). La France fait pâle figure avec ses 450 millions… Alors, à Vilnius, Macron a annoncé que la France allait « livrer de nouveaux missiles permettant des frappes dans la profondeur à l’Ukraine », des missiles longue portée Scalp. Dotés d’une portée de plus de 250 kilomètres, soit plus que toutes les autres armes fournies à Kiev par les pays occidentaux, ils ont la capacité d’atteindre des zones dans l’est de l’Ukraine contrôlées par les forces russes.

Le sommet a été aussi l’occasion pour les États-Unis de booster leurs troupes pour que les budgets militaires des États membres continuent à augmenter avec l’objectif d’atteindre ou de dépasser le seuil de 2 % de leur PIB. Ce sera d’ailleurs le cas de la France d’ici 2027 dans le cadre de la loi de programmation militaire votée au printemps dernier, qui budgète 413 milliards d’euros pour l’armée d’ici 2030, soit 40 % de plus que lors de la précédente ! D’une manière générale, pour le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg : « L’objectif est bien d’avoir 300 000 soldats à haut niveau de préparation, soutenus par une substantielle force de combat aérienne et navale mobilisable en moins de trente jours. »

« Si tu veux la guerre, prépare-la ! » est bien le dicton favori de l’Otan. C’est un dicton partagé par tous les pays impérialistes de la planète : selon le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (le Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint un record de 2 240 milliards de dollars en 2022, en hausse de 3,7 % par rapport à 2021. Et au cours de la décennie 2013-2022, les dépenses mondiales ont augmenté de 19 % : la guerre en Ukraine n’est qu’un accélérateur d’un processus au long cours.

Quant à l’adhésion directe de l’Ukraine à l’Otan, ce n’est pas encore cette fois qu’elle aura été validée. Le président ukrainien Zelensky a dû se contenter d’une place d’invité et de promesses renouvelées quant à une adhésion future. En dépit du soutien à sa cause affiché par la Pologne et les pays baltes, ainsi que par la France, du côté des États-Unis et du Royaume-Uni, le veto est toujours là. D’ailleurs le ton employé par Zelensky a suscité de l’agacement chez certains : « Nous ne sommes pas Amazon », a ainsi déclaré Ben Wallace, le ministre britannique de la défense, en référence aux demandes incessantes de Kiev pour de nouvelles livraisons d’armements, suggérant en outre aux autorités ukrainiennes de faire preuve de « gratitude ».

Contrer la Russie en armant l’Ukraine, dont les soldats meurent en première ligne, faire tourner à fond les usines de production d’armement et enrichir leurs propriétaires, mettre les armées en état de tenir des guerres de « haute intensité », augmenter les budgets militaires pour mieux pressurer les besoins sociaux des populations, préparer les esprits à la guerre, voilà la feuille de route immédiate de l’Otan ! Quant à engager une confrontation directe avec la Russie, c’est encore autre chose… Du coup, Zelensky devra attendre (et peut-être longtemps encore) pour que l’Ukraine obtienne une place de plein droit dans l’Otan ! Mais pour les peuples d’Ukraine et de Russie, la guerre se conjugue déjà depuis plus d’un an et demi au présent… et pour tous les autres, c’est un futur toujours possible car décidément, plus que jamais, le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage !

Marie Darouen

 

 


 

 

(Cet article est paru dans un dossier du journal Révolutionnaires).

 

 

Sommaire du dossier paru dans Révolutionnaires, numéro 4