Nos vies valent plus que leurs profits

Migrer pour survivre

Selon l’ONU, en 2020, le nombre de migrants internationaux, c’est-à-dire les personnes vivant dans un autre pays que leur pays de naissance, s’établissait à 281 millions… soit seulement 3,6 % de la population mondiale. Si le nombre global des migrants internationaux augmente, le pourcentage, lui, reste stable du fait de l’augmentation de la population mondiale.

C’est dire si l’absurde théorie du « grand remplacement » reprise par les Zemmour and C° devrait vite retourner dans les poubelles de l’histoire avec son auteur. D’ailleurs, si toutes et tous sur ces planète pouvaient bouger, où serait le problème ? Un migrant sur cinq vit aux États-Unis, le deuxième pays qui en accueille le plus est l’Allemagne. Visiblement, accueillir des migrants n’entraîne pas la ruine des pays : les migrants sont au contraire une source de richesses et non un facteur d’appauvrissement.

Aujourd’hui, le plus grand nombre de personnes ayant quitté leur zone de naissance, 740 millions, sont celles qui ont migré à l’intérieur de leur propre pays et, pour beaucoup d’entre elles, pour des raisons climatiques : d’ici à 2050, le changement climatique risque de contraindre 216 millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur pays. À la fin de l’année 2022, plus de la moitié (52 %) des réfugiés mondiaux sont originaires de seulement trois pays : la Syrie, l’Ukraine et l’Afghanistan. Il n’y a pas de hasard : ce sont trois pays frappés par des guerres longues, meurtrières et dans lesquelles les grandes puissances impérialistes sont très impliquées.

Parmi les migrants internationaux, seul un tiers s’est déplacé d’un pays pauvre vers un pays riche. Actuellement, la Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés (3,6 millions), dont presque tous sont Syriens. Elle est suivie de l’Iran, qui accueille principalement des Afghans, et de la Colombie, terre de refuge de 2,5 millions de Vénézuéliens. L’Allemagne, pays le plus riche d’Europe, n’arrive qu’en quatrième position… Et la France, en neuvième. Peut mieux faire !

29 juin 2023, Marie Darouen

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 3, été 2023)