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Manifestation à Tunis contre la chasse aux migrants

Nous avons le droit à des réponses : où sont nos enfants ?

Ce sont les mots inscrits sur les pancartes des familles endeuillées venues se rassembler le 6 juin devant le théâtre de Tunis, à quelques mètres du ministère de l’Intérieur, à l’occasion de la visite officielle de la Première ministre italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, en Tunisie.

Le but de la visite de Meloni n’était rien d’autre que promettre quelques aides financières pour que la Tunisie intercepte les migrants venus d’Afrique subsaharienne en les parquant dans des camps ou en les refoulant, et bloque l’émigration de Tunisiens eux-mêmes, qui s’est accrue ces dernières années avec l’aggravation de la situation économique dans le pays.

L’un des drames de migrants en Méditerranée avait particulièrement bouleversé la Tunisie, lorsqu‘en octobre 2022 les corps de Tunisiens naufragés appartenant à un groupe de dix-huit harragas – les émigrants qui tentent de rejoindre clandestinement l’Europe – originaires de la ville tunisienne de Zarzis ont été trouvés sur la côte : ce sont les « enfant disparus » pour lesquels les pancartes des manifestants de Tunis demandaient des comptes.

Et rappelons les déclarations du président Kaïs Saïed du 21 février dernier sur le « grand remplacement » (des Tunisiens musulmans par des Subsahariens) qui avaient inspiré une vague de violences racistes. C’est dire à quel point les autorités tunisiennes n’ont rien à envier sur ce terrain à la cheffe d’extrême droite du gouvernement italien.

Mais ces déclarations du président tunisien avaient là aussi déjà provoqué une manifestation de protestation quelques jours plus tard dans les rues de Tunis.

18/6/2023, Khalil Amor

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 3, été 2023)