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État espagnol : Le chantage à l’extrême-droite n’annule pas les politiques antisociales

Le 28 mai dernier, ce qui devait arriver arriva : échec cuisant aux élections municipales et dans les régions pour les partis du gouvernement de la dite « gauche plurielle » sous l’égide du parti socialiste ressuscité, le mal nommé Parti Ouvrier Socialiste Espagnol (PSOE).

Le PSOE a mieux résisté à la débâcle électorale que ses satellites de gouvernement

La social-démocratie pro-patronale a mieux résisté que sa version petite-bourgeoise « bobo » de Podemos avec l’ancien vice-président du gouvernement Pablo Iglesias. Qu’il est loin le temps où ces derniers scandaient dans les places occupées du mouvement des Indignés : « PSOE-PP la misma mierda es » à savoir pour ceux qui sont étrangers à la langue de Cervantes : « PSOE-PP : c’est la même merde ». La ministre du Travail « communiste » Yolanda Diaz n’est pas en reste, elle qui a oublié avec son parti d’abroger la loi travail de Rajoy, mais pas de rester dans ce gouvernement de la honte qui a envoyé la police et des tanks reconditionnés en véhicules de maintien de l’ordre capitaliste contre les « métallos » de Cadix en grève contre l’inflation et pour leurs salaires en novembre 2021.

La liste de leurs reniements est tellement longue…

Et là encore, concernant le toujours mal nommé « gouvernement central le plus progressiste de l’histoire », aucun doute n’est possible : l’essentiel des politiques antisociales introduites par les gouvernements précédents sont encore en vigueur. Une réforme du travail qui n’a pas été abrogée, la loi « Mordaza », version XXL de la loi « sécurité globale », restée intacte, l’âge de départ à la retraite toujours fixé à 67 ans, et une loi 15/97 qui permet la privatisation de la santé publique…

À tout cela s’ajoutent la dégradation des conditions de vie des travailleurs et des jeunes et la perte de pouvoir d’achat, avec une pauvreté qui explose et le risque d’exclusion qui a augmenté de 27,8 %. « Il devient de plus en plus difficile de vivre… mais pas pour tout le monde », dénonce la campagne de nos camarades de IZAR (Izquierda Anticapitalista Revolucionaria). En effet, les entreprises font des bénéfices records avec, l’année dernière, 52 milliards d’euros pour les entreprises de l’IBEX 35 (l’équivalent du CAC 40 au sud des Pyrénées). Voilà pourquoi l’abstention augmente et pourquoi la droite extrême et l’extrême droite gagnent les élections. Le reste, ce ne sont que des histoires à dormir debout.

On reprend les mêmes et on recommence ?

L’échec aux élections du 28 mai a incité le PSOE, au travers de Pedro Sanchez, président du gouvernement, à convoquer des élections législatives anticipées. Le calcul est double : ne pas perdre plus de voix et obliger « la gauche plurielle (Podemos, Más País, le PC…) à la gauche du PSOE » à rentrer dans le rang en se présentant conjointement et, surtout, en défendant la perspective d’un gouvernement de coalition dirigé par le PSOE. Un petit calcul peut-être gagnant mais loin de résoudre les problèmes de fond. En effet, cette énième « unité » incapable de s’attaquer aux intérêts des capitalistes se fera sans proposer un programme d’urgence sociale qui réponde aux besoins vitaux des travailleurs.

Les révolutionnaires pour leur part misent sur les mobilisations, les luttes qui seront les seules capables d’imposer un tel programme si nécessaire. Et le faire ensemble, comme le proposent les camarades d’IZAR. Des luttes qui d’ailleurs connaissent une recrudescence, et pas simplement dans les manifestations pour la défense du service public de santé comme à Madrid, mais aussi dans des grèves longues et dures sur les salaires et les conditions de travail comme celle de Butron depuis le 11 novembre dernier dans la province de Cadix.

Pedro Cine

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 3, été 2023)