NPA Révolutionnaires

Nos vies valent plus que leurs profits
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

À La Poste : face à une répression qui monte de plusieurs crans, une résistance coriace

La première révocation d’un fonctionnaire pour son activité syndicale depuis 1952 a eu lieu en 2015 à La Poste : celle de Yann Lemerrer, représentant SUD et militant du NPA. Le licenciement en 2018 de Gaël Quirante, secrétaire de SUD Poste 92 a conduit à une grève de quinze mois dans les Hauts-de-Seine… pendant laquelle ont eu lieu seize interventions policières, quatre convocations au commissariat, sept procès à l’encontre de grévistes, trois gardes à vue et deux mises en examen. Dans le 92, une équipe syndicale combative, dirigée par des militants et militantes révolutionnaires, est parvenue à entraver depuis 2009 les restructurations par plusieurs grèves combinées à des dizaines de victoires au tribunal. Des bureaux comme Levallois ou Asnières n’ont pas été réorganisés depuis treize ans, quand la norme est de tous les deux ans. Entre l’été 2021 et le début 2023, la direction a traduit en discipline près de 70 adhérents et sympathisants SUD, avec des mises à pied allant jusqu’à trois mois et des procédures de licenciement. Elle a aussi intenté trois procédures pénales contre Gaël Quirante, avec deux décisions rendues fin 2022. Il risquait jusqu’à six mois de prison avec sursis. Gaël a été relaxé dans le cadre de ces deux procès : un vrai échec pour La Poste qui ne parvient pas à l’empêcher de militer malgré son licenciement.

La Poste : une direction de combat

La démesure de la répression ne se cantonne pas au 92. Onze ans de mises à pied cumulées contre Olivier Rosay (militant syndical à Paris puis Toulon) pour des faits de prise de parole et de grève. Licenciement également en 2022-2023 des trois militants les plus actifs de la CGT dans le Calvados, qui eux aussi avaient réussi à bloquer une série de réorganisations. Dans le 78, la direction a été jusqu’à faire intervenir des policiers, mitraillette au poing, pour déloger d’un bureau de Versailles Vincent Fournier (SUD Poste 78). Ce dernier « cumule » dix demandes de licenciements. Le 4 juillet prochain, plusieurs représentants CGT-PTT 66 risquent la révocation pour des faits de grève pendant le mouvement des retraites. La vague répressive touche tous ceux qui s’opposent à l’offensive postale actuelle (100 000 emplois supprimés en douze ans), syndiqués ou non.

Un nouveau cap est franchi

La Poste est passée ces dernières semaines à des méthodes plus dures. S’appuyant sur la faiblesse des salaires, à peine au-dessus du SMIC, elle promet des primes de 3000 euros si les réorganisations sont acceptées, et tente de monter une petite minorité de salariés contre les militants SUD : calomnies, menaces et pressions physiques jusque dans les réunions de CHSCT… Une méthode qui n’a pour l’instant pas réussi à empêcher les syndicalistes lutte de classe de continuer à sillonner les bureaux.

Une logique répressive plus large

La Poste est à la pointe d’une montée de la répression particulièrement visible dans les entreprises avec une présence syndicale historiquement forte : EDF, SNCF, RATP… La victoire des grévistes de Vertbaudet confirme néanmoins que même l’emploi de méthodes crapuleuses ne suffit pas à briser la combativité qui s’exprime à l’heure actuelle dans notre classe.

20 juin 2023, Correspondant

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 3, été 2023)