Les 26 et 27 mars dernier se sont tenues des élections étudiantes à la fac de Nanterre pour élire les représentants étudiants dans les principales instances de l’université, au conseil d’administration (CA) et à la commission de formation et de vie universitaire (CFVU). Le taux de participation, habituellement assez faible, a presque doublé en passant de 2 200 voix en 2022 à 4 000 en 2024. Une augmentation qui s’est principalement exprimée dans le vote pour l’Unef Nanterre qui est passé, d’une élection à l’autre, de 1 292 voix à 2 130 au CFVU (+838 voix, 56,5 %) et de 1 273 à 2 244 au CA (+971 voix, 60 %).
Résultat mérité pour un syndicat qui s’est illustré par son bilan et sa détermination dans toutes les luttes, dans les mobilisations de sans-fac, contre la sélection, l’austérité, pour la Palestine, face à l’extrême droite, et qui regroupe des étudiants combatifs dont des camarades du NPA. Ce résultat vient élargir la majorité que l’Unef Nanterre avait déjà obtenu aux dernières élections et accroît son nombre d’élus étudiants, 3 sur 6 au CA et 10 (+1) sur 16 à la CFVU.
Deux autres listes se présentaient à « gauche » : l’Alternative Nanterre, un syndicat de gauche totalement co-gestionnaire (537 voix au CA et 689 à la CFVU) qui avait organisé la venue de Mélenchon sur le campus un mois plus tôt, et le Poing levé, organisation mi-syndicale mi-politique animée par les camarades de l’organisation trotskiste Révolution permanente (445 au CA et 429 à la CFVU). L’ensemble des listes de gauche additionnées remporte 81 % des votants au CA et 91,8 % à la CFVU.
Une énorme claque pour l’extrême droite qui se présentait à ces élections par le biais de l’UNI, organisation qui a soutenu les campagnes d’Éric Zemmour et Marine Le Pen : 286 voix au CA et 290 à la CFVU, pas seul élu au CA, instance où ils avaient toujours été représentés depuis des années ! Alors que l’extrême droite gagne du terrain dans les sondages, elle ne cesse de reculer à l’université de Nanterre et notamment depuis octobre 2019 et janvier 2020 où les étudiants et grévistes avaient dégagé la Cocarde étudiante.
Dans les facs, ça se politise et ça lutte !
La hausse de la participation est une tendance commune à toutes les élections étudiantes. Couplée à la hausse des voix à gauche et notamment des syndicats étudiants combatifs, cette hausse témoigne d’une politisation des étudiants qui expriment leur rejet de la politique pro-patronale de ce gouvernement. En témoignent aussi la multiplication des luttes locales dans de plusieurs universités, comme c’est le cas à Tolbiac contre le durcissement des modalités d’évaluation et d’assiduité et leur impact sur les étudiants de milieux populaires. C’est aussi le cas à Metz, contre la dégradation des conditions d’études, à Angers contre les coupes budgétaires ou à Toulouse contre la suppression des rattrapages.
Face aux attaques du gouvernement Macron contre la jeunesse et l’éducation, destinées à renforcer le tri social, à réduire les budgets et à favoriser l’enseignement supérieur privé, il est temps de mettre en débat la nécessité d’un mouvement de grève dans les universités, qui fasse le lien avec les luttes des travailleurs de l’éducation pour des moyens et contre le tri social, et avec tous les combats du monde du travail !
Victor Mendez et Héloise GB (comité jeunes 92)
(Article paru dans Révolutionnaires numéro 12, avril 2024.)