Déclaration des délégués de la conférence nationale jeunes, réunis le 28 avril 2024
Ces deux dernières semaines, le gouvernement Macron-Attal a multiplié les menaces et les mesures contre la jeunesse des quartiers populaires et celles et ceux qui contestent sa politique. Suite aux révoltes liées à l’assassinat de Nahel par la police, le gouvernement veut faire baisser la tête aux jeunes et multiplier les mesures de tri social. De Parcoursup et MonMaster au « choc des savoirs » et la casse des lycées pros, en passant par la mise en place accélérée du service national universel, le patronat veut mettre la jeunesse au pas et Attal en remet une couche en souhaitant interner les jeunes et s’en prendre à leurs parents. Derrière le « tu casses, tu apprends à respecter l’autorité », c’est bien l’autorité de l’État et du patronat qu’ils souhaitent nous inculquer à coups de matraque. Une autorité que la bourgeoisie veut inculquer aux travailleurs pour leur imposer « l’économie de guerre » mais aussi la guerre tout court, dans le contexte d’une montée des tensions entre impérialismes.
Depuis le 7 octobre, la quasi-totalité des partis bourgeois et des médias dénoncent en chœur avec le gouvernement toute expression de soutien au peuple palestinien en l’amalgamant à de l’antisémistisme. Le gouvernement Macron soutient l’État israélien et va jusqu’à lui vendre des armes. C’est pour cela qu’il tente de faire taire toute forme de solidarité en déployant de nombreuses mesures répressives : annulations de meetings, évacuation musclée des étudiants à la Sorbonne ou Sciences Po Paris, mise en examen et condamnation de militants, syndicalistes (comme Jean-Paul Delescaut de la CGT du Nord), écologistes et élus de la France insoumise, à travers des enquêtes pour « apologie du terrorisme ».
Pas besoin de l’extrême droite au pouvoir pour que sa politique soit menée. Le duel Macron-Bardella des Européennes annoncé dans les médias permet à chacun d’avancer sur son programme tout en écrasant toute possibilité d’expression indépendante de la classe ouvrière. Et ce en distillant par en haut des idées racistes et réactionnaires pour diviser et surexploiter des pans entiers du monde du travail. En opposition à ce discours, nous défendons le drapeau de l’ouverture des frontières, pour la liberté de circulation et d’installation !
Pour un monde sans frontières ni patrons !
Cette politique du talon de fer n’a pas écrasé la combativité ou la résistance de notre classe, en témoigne le grand nombre de grèves sur les salaires, sur les primes ou l’augmentation des effectifs qui continuent d’avoir lieu chez les aides-soignantes, dans la sous-traitance automobile, à la Poste ou dans les transports. Des centaines de jeunes se sont solidarisés avec les étudiants de Sciences Po Paris face aux flics et à la présidence universitaire et ils sont nombreux à vouloir, en écho aux mobilisations aux États-Unis, exprimer leur solidarité par la mobilisation ! En effet, les regards sont tournés vers la première puissance impérialiste mondiale, où les étudiants des prestigieux campus universitaires de Columbia ou Harvard refusent de se taire devant le génocide qui prend place à Gaza, malgré la violence des « forces de l’ordre » capitaliste.
Au NPA Jeunes Révolutionnaires, nous appelons à construire cette mobilisation de solidarité internationale et à se battre pour mettre fin au massacre en Palestine ! C’est pourquoi nous appelons à nous rejoindre le 1er mai dans les différentes manifestations, où nous constituerons des cortèges internationalistes et révolutionnaires partout où nous sommes, en soutien au peuple palestinien, face aux offensives militaristes et aux guerres à travers le monde !
Ce n’est pas sur le terrain institutionnel qu’on arrêtera cette offensive sociale et politique. Une certaine gauche imagine que c’est avec des résolutions de l’ONU, des instances internationales, ou la « grande diplomatie » de la France (une des principales puissances impérialistes dans le monde) que l’on va arrêter le génocide et la colonisation à Gaza. De notre côté, nous restons convaincus que seule la mobilisation internationale des masses travailleuses permettra de mettre fin à l’oppression du peuple palestinien.
La gauche institutionnelle conçoit les Européennes comme le moyen de mesurer le rapport de force entre ses différents partis afin de voir qui sera premier pour faire « l’unité derrière lui » en 2027. Ce n’est pas avec une union de la gauche en 2027 que l’on va mettre un coup d’arrêt aux attaques du patronat. D’autant plus quand on voit l’état de celles et ceux qui nous vendent cette perspective. PCF, PS, les Verts lâchent leurs amis d’hier, la FI, devant le barrage répressif de la droite et l’extrême droite. Contre un gouvernement à l’offensive, il y a urgence à reprendre le chemin des mobilisations et des grèves, comme ce fut le cas au printemps 2023. C’est grâce à cette unité-là, dans les luttes, dans les lieux d’études comme les lieux de travail, que nous serons capables d’infliger une défaite à ce gouvernement.
Des victoires sont possibles. Comme l’ont démontré les étudiants de Tolbiac en lutte contre la sélection à l’université. Ou encore, à une échelle plus large, comme le montrent les jeunes et travailleurs en Argentine qui ont fait reculer en février dernier les méga-décrets du gouvernement d’extrême droite de Javier Milei et qui se mobilisent encore massivement aujourd’hui en défense de l’université publique et contre les coupes budgétaires.
Ce système nous mène vers une impasse. Un avenir qui ne peut promettre que plus d’exploitation, d’oppressions et de guerre. Par nos luttes, nous devons en finir avec cette société afin de construire un monde « sans frontières ni patrons », une société communiste ! Ce sont ces perspectives que nous allons défendre dans le mois à venir, à l’occasion de la campagne pour les élections européennes, et dès demain dans les mobilisations et les luttes de notre classe.