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Automobile : Fermeture de MA France Aulnay, la lutte continue !

Ce lundi 13 mai, le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé la liquidation judiciaire de l’entreprise sous-traitante d’emboutissage MA France (ex-Magnetto) à Aulnay-sous-Bois.

MA France emploie 280 CDI et 140 intérimaires, 80 % de sa production est pour Stellantis. Depuis un moment, ce dernier avait fait le choix d’étrangler cette entreprise et de délocaliser sa production de pièces en Turquie. Le 16 avril, les salariés de MA France ont pris les devants par la grève pour le maintien du site et des emplois. Ils ont ainsi mis à l’arrêt trois usines Stellantis (Poissy, Hordain dans le Nord et Luton en Angleterre) dont la production est toujours perturbée à Poissy et ne va reprendre à Hordain que cette semaine à seulement 33 % de ses capacités.

Quelques jours après le début de la grève, avec le soutien de Stellantis (le vrai patron de MA France), la direction de l’usine a tenté de faire reprendre le travail en proposant 3 000 euros pour une reprise immédiate du travail, et 45 000 euros d’indemnités de licenciements, le tout en urgence, sans délai de réflexion (et surtout de discussion) et avec le chantage : c’est ça ou zéro. Ça sentait l’arnaque : les salariés ont refusé, ils voulaient des indemnités réelles, pas du vent ni un accord sans valeur.

Le 6 mai, le patron a finalement lui-même demandé la liquidation de son entreprise au tribunal pour ne payer que le strict minimum légal pour licencier, c’est-à-dire trois fois rien.

Patrons et gouvernement sont complices contre les salariés. Stellantis s’est enrichi sur le dos des salariés de MA France, il doit donc participer aux paiements des indemnités de licenciements. Avec 18,6 milliards de profit en 2023 pour Stellantis, c’est largement possible. Et le groupe CLN qui possède MA France lui aussi doit passer à la caisse ! C’est une multinationale de 7 000 salariés, 30 sites dans le monde avec un milliards de chiffre d’affaire. Du côté du gouvernement les ministres et Macron n’ont à la bouche que le mot « réindustrialisation »… pour mieux soutenir les restructurations. Rappelons que l’État est actionnaire à 6 % de Stellantis et a les moyens de contraindre le groupe à payer !

Pour obtenir des indemnités de licenciement correctes, les salariés de MA France n’ont pas d’autres choix que de poursuivre leur mobilisation et de sortir de l’isolement. Pour l’instant la direction de Stellantis ne veut pas céder car d’autres sous-traitants, voire des usines Stellantis, risquent de fermer ces prochaines années (Stellantis à Douvrin, Metz-Borny, Tremery, Poissy…), pas question de concéder des indemnités correctes, en créant un précédent. Mais depuis trois semaines, ce conflit a un impact considérable et Stellantis perd des millions. Ce qui pourrait donner des idées à beaucoup de salariés de l’automobile qui suivent avec attention l’évolution de cette lutte. Le bras de fer continue !

13 mai 2024, Correspondant