Depuis le 21 juin, les salariés d’Itiremia de la gare de Lyon-Part-Dieu, chargés de l’accueil et de l’aide aux voyageurs en situation de handicap et de la gestion des consignes et des objets trouvés, enchaînent les débrayages. Ils réclament une prime pour la surcharge de travail liée aux Jeux olympiques, l’ouverture de négociations salariales et l’embauche des CDD.
La journée du vendredi 21 juin s’annonçait parfaite : de nombreux hauts cadres de la SNCF devaient se réunir pour l’inauguration en grande pompe, après dix ans de travaux, du nouveau hall de la gare avec ses nouveaux magasins et restaurants. Mais, alors que les bas salaires et le sous-effectif touchent tous les métiers, la colère grondait du côté des travailleurs ! Alors, pour éviter que des troubles fêtes ne viennent perturber le grand raout, la cérémonie qui devait être publique s’est déroulée à huis-clos, en catimini. Ce qui n’a pas empêché les salariés d’Itiremia de débrayer et d’organiser une manifestation dans la gare !
Il faut dire que, de ce côté, l’esprit n’est pas à la célébration. Depuis que l’entreprise, auparavant filiale de la SNCF, a été cédée au groupe Samsic, les salaires ont été bloqués et, avec l’inflation, beaucoup d’employés se retrouvent au Smic ou à peine au-dessus. Certains n’atteignent pas les 1400 euros après dix ans d’ancienneté.
Le 21 juin a donc été un premier coup de semonce. Le donneur d’ordre, Gare & Connexions, filiale de la SNCF, et la direction de Samsic ont fait mine de tomber des nues. Un négociateur, ou plutôt un baratineur de Samsic, a été envoyé de Paris pour proposer des chèques cadeaux pris sur le budget du CE ! Autant essayer d’éteindre un incendie avec un bidon d’essence !
Face à un tel mépris, la mobilisation ne pouvait que continuer. Depuis le 21 juin, les salariés mobilisés ont multiplié débrayages, piquets et manifestations dans la gare. Le 4 juillet, la direction a proposé une prime uniquement pour les CDI et attribuée en fonction des performances de prise en charge des voyageurs réalisées pendant l’été alors que, pendant cette période, la majorité des salariés qui travaillent sont ceux en CDD… Décidément, en matière de provocations, la direction de Samsic s’y connait ! Pour se défendre, elle accuse la SNCF de ne pas mieux payer l’entreprise pour sa prestation. Son fondateur, Christian Roulleau, disposant d’une très modeste fortune de plus de 850 millions d’euros, nous ferait presque pleurer…
En tout cas, les grévistes ne sont pas près de lâcher. D’autant plus que les cheminots de la gare affichent régulièrement leur soutien en venant sur les piquets. Voir cette belle combativité alors que la direction de Gare & Connexion est tétanisée par la perspective d’un grain de sable au moment des JO provoque une large sympathie. Et puis, côté SNCF, les bas salaires et le sous-effectif, on connait aussi… Alors, peut-être qu’une des clés de la réussite du mouvement serait d’y aller tous ensemble, non pas seulement pour des primes, mais pour de vraies augmentations de salaire !
Correspondant