En 2023, sur 917 000 candidat-e-s de Parcoursup, ce sont plus de 280 000 qui se sont retrouvé-e-s sans aucune affectation, soit 30 % ! Cette année, à la date du 11 juin, ils et elles sont encore 27,5 % à n’avoir pas encore reçu de proposition (sur 945 000). Mais parmi les heureux élus, combien acceptent leur proposition d’admission par dépit, alors qu’elle ne leur correspond pas ?
Quant aux masters, l’année dernière sur la plateforme MonMaster, c’est 30 % des candidats qui n’ont eu aucune réponse. Le nombre d’inscrits en master 1 via la plateforme est passé de 150 000 à 120 000. Une chute de 30 000 !
L’extrême droite meilleure amie de la sélection
Macron n’est pas le seul à vouloir renforcer la sélection à la fac. En 2018, Zemmour disait sur RTL : « pourquoi l’université serait-elle le seul secteur où toute sélection serait bannie ? Pourquoi l’activité intellectuelle n’aurait-elle pas le droit […] de choisir les meilleurs, les plus doués, les plus travailleurs ? ». Un discours relayé par les organisations de jeunesse d’extrême droite comme l’UNI (« La sélection à l’université, gage d’une excellence universitaire ») et la Cocarde Étudiante (« Contre l’égalitarisme qui dévalorise, contre la confusion du mérite et du privilège, contre l’idée d’une université “sans frontières”, vive la sélection »). Les fachos n’aiment les étudiants que quand ça permet de taper sur les étrangers, comme quand le RN promet d’« instaurer une priorité nationale pour l’accès au logement étudiant » ou qu’il avait voté, avec la majorité présidentielle, la loi immigration, mettant en place une caution retour pour les étudiants étrangers, pour être sûr qu’ils « retournent dans leur pays » une fois leur diplôme obtenu.
Derrière la sélection, le patronat
L’extrême droite défend la sélection, défend un enseignement supérieur réservé à une petite élite prétendument méritante. Mais l’extrême droite n’a pas le monopole de la défense de la sélection. C’est Hollande qui, en 2017, a mis en place la sélection en première année de master, et Macron qui, en 2018, a légalisé la sélection en première année (L1) avec Parcoursup dans la lignée de son prédécesseur. Ils ont tous deux mené la politique du patronat : pousser nombre de ces jeunes directement vers le salariat ou vers les formations dites professionnalisantes. Ce sont les jeunes issus de la classe ouvrière et de l’immigration qui se retrouvent à être refusés à l’université. Des jeunes que Macron, la droite, l’extrême droite ne veulent pas voir à l’université, mais se faire exploiter sur le marché du travail, dans des boulots précaires, payés une misère.
Facs ouvertes à tous et toutes !
Débarrassée de ce système capitaliste, de toutes formes d’exploitation et d’oppression, l’université pourrait être un lieu d’émancipation et de politisation afin que la culture et la science soient accessibles à tous et à toutes. Que ce soit face au tri généralisé des étudiant-e-s, ou face à toutes les attaques du patronat et de leurs chiens de garde, nous devons prendre nos affaires en main. Car cette politique n’est pas une fatalité ! Chaque rentrée des jeunes s’organisent et luttent contre la sélection à la fac. Le NPA Jeunes sera de nouveau de leur côté cette année !
Barth Ruz