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États-Unis : un premier décès décrété « évitable » lié aux restrictions sur l’avortement

Selon un article du média d’investigation ProPublica, Amber Thurman, 28 ans, qui avait pris la pilule abortive, est morte en 2022 des suites d’une « septicémie aigüe » dans un hôpital de Géorgie, car les médecins ont refusé de lui procurer les soins dont elle avait besoin en raison des restrictions liées à l’avortement dans cet État. En effet une loi venait tout juste d’être adoptée, faisant de cette procédure – appelée dilatation et curetage et visant à vider l’utérus – un crime, sauf en cas de rares exceptions. La jeune femme avait d’ailleurs dû se rendre dans un autre État, la Caroline du Nord, pour pouvoir se procurer la pilule. « Ces interdictions dévastatrices ont retardé les soins de routine vitaux dont elle avait besoin », a dénoncé dans un communiqué Mini Timmaraju, de l’organisation Reproductive Freedom for All (Liberté de reproduction pour tous). Il s’agit du premier décès, officiellement reconnu « évitable », lié à un avortement aux États-Unis. Officiellement, car depuis la décision de la Cour suprême de ne plus faire de l’avortement un droit fédéral, des dizaines de femmes ont dû avorter dans la clandestinité et nul ne sait combien en sont mortes.