Plus de 200 victimes sont à déplorer dans les inondations qui ont touché le sud-est du pays, particulièrement la région de Valence, et plusieurs centaines d’autres toujours portées disparues.
Dans l’agglomération de Valence, le bétonnage des sols et des champs a fait disparaître les zones humides susceptibles d’absorber l’eau ; en 55 ans, 9 000 hectares de vergers (quasiment la superficie de Paris intra-muros) ont été détruits sous l’action de l’urbanisation. De plus, le fleuve qui traverse la ville, le Turia, avait été détourné après une autre inondation catastrophique en 1957. Construire un canal au sud de la ville, « c’était sans doute une bonne idée à l’époque où il n’y avait dans cette partie de Valence que des vergers qui faisaient l’interface entre la zone inondable à risque et le reste de la ville. Sauf qu’aujourd’hui, cette partie de la ville a été totalement urbanisée », souligne Clément Gaillard, urbaniste spécialiste des projets bioclimatiques. Résultat, le quartier de Pinedo, situé juste à côté de l’embouchure du nouveau lit du fleuve, a été complètement inondé et compte un grand nombre de victimes.
Si le réchauffement climatique est sans doute en partie responsable de la catastrophe, et le sera encore davantage dans l’avenir, la cause principale de l’ampleur du désastre reste l’urbanisation réalisée de façon irresponsable en fonction du profit sous la pression des promoteurs immobiliers.