Cinq ans et demi après l’incendie de la cathédrale, les deux juges d’instruction chargés de l’enquête sont quasiment sûrs que le feu a été déclenché par un court-circuit dû à des câbles électriques installés par le clergé en 2007 malgré les réserves de l’architecte en chef des monuments historiques. Cette installation provisoire était destinée à électrifier des petites cloches installées au-dessus de la croisée du transept afin de prendre provisoirement le relais des carillons des tours alors en chantier. Mais, à la fin des travaux, les responsables avaient oublié de couper le courant. Circonstance aggravante : pour cause d’économie, le service de surveillance incendie était assuré par un seul agent. Les juges ont donc dans leur dossier de quoi inculper du beau linge pour « dégradations involontaires par incendie, par violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité ». Mais, à quelques jours de la réouverture officielle en grande pompe de la cathédrale, mettre en examen les anciens archevêques de Paris et les responsables de l’époque de la Direction régionale des affaires culturelles ferait mauvais genre et jetterait un froid. Donc on attend.