Mercredi 4 décembre, en pleine rue de New York, Brian Thompson, PDG de la division des assurances du UnitedHealth Group, a été abattu par un tireur non identifié devant l’hôtel où il se rendait pour tenir une conférence. À l’heure où ces lignes sont écrites, la plus grande force de police des États-Unis, celle de la ville de New York, n’a toujours pas pu identifier l’assassin.
Depuis, une vague de messages sur les réseaux sociaux montre la colère importante contre le système d’assurance santé aux États-Unis, que Thompson représentait. Sous le message de condoléances de UnitedHealth sur Twitter, on compte plus de 71 000 émojis de visages riants ! Des messages rapportent comment UnitedHealthcare a refusé de rembourser des traitements de cancer, des médicaments essentiels ou des opérations chirurgicales. En moyenne, UnitedHealthcare rejette un tiers des demandes de remboursement, contre un cinquième pour les autres assureurs.
L’entreprise est classée par Forbes à la neuvième place mondiale en termes de revenus. Cette année, au troisième trimestre seulement, le UnitedHealth Group a fait plus de 6 milliards de dollars de profits.
Chaque année, entre 35 327 et 44 789 personnes de 18 à 64 ans meurent aux États-Unis car elles n’ont pas d’assurance maladie. Le taux de mortalité des personnes non assurées est 40 % plus élevé que celui des personnes assurées. La colère est bien légitime contre un système de santé qui peut tuer les uns et laisser les autres s’endetter à vie.
Brian Thompson incarnait ce système et le promouvait en utilisant un système d’intelligence artificielle qui rejette 90 % des demandes de remboursement !
Alors, comme beaucoup aux États-Unis, nous n’allons pas pleurer pour lui.
Mais évidemment, tuer un individu, si odieux soit-il, n’est pas la solution à nos problèmes. Là-bas comme ici, il faut chasser du pouvoir, politique comme économique, toute sa classe sociale, la bourgeoisie.
Kai Azua