Tout le monde connait l’expression : « Il y a de l’eau dans le gaz. » Désormais il faudra dire : « Il y a de la radioactivité dans l’eau. » Selon un rapport établi par Mediapart et la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité, à partir de données des agences régionales de santé recueillies entre 2016 et 2024, l’eau potable de près de dix millions de ménages est touchée par une pollution radioactive en provenance des centrales nucléaires. Environ une personne sur sept vit dans une des 2 300 communes concernées où du tritium, une forme radioactive de l’hydrogène, a été détecté dans l’eau potable au moins deux fois, et à un niveau au moins cinq fois supérieur à la normale. Les autorités sanitaires se veulent rassurantes et affirment que le tritium est « sans risque ». Une opinion fortement contestée par nombre de scientifiques qui les accusent de sous-estimer son impact. Entre le récent scandale des eaux minérales en bouteilles trafiquées et celui de l’eau du robinet radioactive faudra-t-il revenir au gros rouge qui tache pour conserver la santé ?