L’objectif du Premier ministre Barnier est simple : faire passer un maximum de coups contre les travailleurs, tous plus sales les uns que les autres, tant qu’il en est capable. Concernant les coupes budgétaires, il a jusqu’à la fin de l’année, par un vote du Parlement ou par un 49.3.
Le RN répand patiemment son poison en attendant son heure
La politique pro-patronale ne gêne pas le Rassemblement national (RN), bien au contraire. Celui-ci joue sur deux tableaux : il a soutenu la formation du gouvernement car sa politique se place sur son terrain, et il s’en tient suffisamment à distance pour exploiter le mécontentement populaire grandissant à son avantage. Pour ce faire, le RN a un discours démagogique et raciste bien rodé : il prétend se soucier du bien-être des petits patrons et de travailleurs français prétendument lésés par les travailleurs immigrés, comme toujours des boucs émissaires bien commodes, il menace le gouvernement Barnier de le faire sauter en votant une motion de censure avec le Nouveau Front populaire (NFP).
La gauche institutionnelle pense aussi profiter de la situation
La France insoumise (LFI) se prépare elle aussi au scénario « motion de censure-chute de Barnier ». Avec en tête, comme l’a affirmé Mélenchon, une possibilité non seulement de législatives dans sept mois mais même de présidentielle anticipée… Comme si les mécanismes institutionnels pouvaient sauver les travailleurs. LFI a d’ailleurs prévu de proposer à l’Assemblée nationale jeudi 28 novembre l’abrogation de la réforme des retraites, que le RN est susceptible de voter. Mais si cette réforme était abrogée, cela serait à mettre sur le compte de la mobilisation historique de 2023 et de rien d’autre : sans cette lutte, l’objectif de l’abrogation aurait été enterré depuis longtemps.
La seule manière pour les travailleuses et les travailleurs de tourner la situation à leur avantage, c’est de se battre ensemble sur leurs propres objectifs, en regardant leurs ennemis bien en face et en gardant à l’œil toutes celles et ceux qui disent les soutenir.
26 novembre 2024, Édouard Macbeyne