Nos vies valent plus que leurs profits

La politique des directions syndicales… et la nôtre !

Appel à la grève dans la Fonction publique territoriale de la part de la CGT le 19 novembre, appel à la grève chez les cheminots de la part de l’interfédérale du secteur le 21 novembre, appel à la grève dans la Fonction publique le 5 décembre de la part de l’intersyndicale au complet (sauf FO qui maintient seule sa proposition de « trois jours de carence, trois jours de grève » entre le 10 et le 12 décembre), annonce d’un préavis de grève illimitée de la part des syndicats cheminots à partir du 11 décembre, appel à des débrayages et à des manifestations partout en France contre les licenciements de la part de la CGT le 12 décembre…

Depuis la fin du mouvement des retraites de 2023, c’est la première fois qu’un tel « créneau » de mobilisations est proposé par les directions syndicales pour répondre un tant soit peu à la férocité des attaques gouvernementales et patronales. Il faut dire que les trois jours de carence annoncés pour les 5,7 millions de fonctionnaires, ça ne passe pas, que les annonces de fermeture d’usines en rafale par des grands groupes aux milliards de profits ça ne passe pas, que les salaires bloqués ça ne passe plus… Les médias les plus réactionnaires s’affolent et agitent la menace « de la grève des trains à Noël »… Ceux délivrant de manière plus feutrée les points de vue de la bourgeoisie s’inquiètent d’un climat social tendu, propice à l’expression de la colère accumulée au sein du monde du travail.

Cette colère accumulée n’est évidemment pas envisagée de manière globale par le calendrier proposé par les directions syndicales qui veulent continuer à séparer le public d’un côté, le privé de l’autre, ou bien enfermer les revendications dans des axes corporatistes, quand elles ne les adossent pas à un calendrier institutionnel qui offrirait une « bonne majorité parlementaire » capable de les satisfaire. D’où la nécessité de s’engouffrer avec appétence dans cette « fenêtre de tir » de mobilisation sociale qui est déjà ouverte et qui va se poursuivre au moins durant la première quinzaine de décembre avec la conviction qu’elle peut constituer une étape vers le « toutes et tous ensemble »… à condition de saisir toutes les occasions pour tisser des liens entre travailleurs quel que soit notre statut.

Et si on mettait la convergence des luttes et leur contrôle par les salariés à notre calendrier ?

Marie Darouen