Avec la division des réseaux lyonnais et parisien, deux monopoles « historiques » dont jouissaient localement des entreprises (Keolis à Lyon, RATP à Paris) tombent. Qu’est-ce qui rendait cela aussi urgent ?
D’abord le renforcement de l’exploitation capitaliste. Dans les appels d’offres, celui qui propose le prix le plus bas gagne et dans le transport urbain, la main-d’œuvre est considérée comme le premier poste de coût. On voit bien comment les entreprises font ainsi pression sur les salaires.
Également, en cassant les monopoles locaux, on renforce les mastodontes nationaux, qui sont en fait des multinationales. La RATP n’est déjà plus seulement parisienne puisqu’elle exploite, ou va exploiter, avec ses filiales RATP Dev les trams de Lyon, Angers et Brest… ou même de Washington D.C. !
Ce n’est donc ni par obsession idéologique ni par soumission à une quelconque consigne européenne qu’existe cette « ouverture à la concurrence » : elle répond aux intérêts des grands groupes français du transport.
Bastien Thomas
Cet article est paru dans un dossier de Révolutionnaires no 24