Les 12 et 19 janvier se tenaient des élections législatives partielles à Grenoble. En octobre, la démission d’Hugo Prévost, élu NFP-FI accusé de violences sexistes et sexuelles, avait remis en jeu cette circonscription traditionnellement favorable à la droite. En présentant la candidature de Baptiste Anglade, travailleur social, et Raphaëlle Mizony, étudiante, nous avons exprimé la nécessité de ne compter que sur nos luttes pour en finir avec les politiques racistes, sexistes et patronales. Menée durant la période des fêtes, cette campagne a réuni 174 voix et une quarantaine de participants à notre réunion publique. Avec 442 voix en additionnant nos scores à ceux de Lutte ouvrière et du Parti des travailleurs, nous avons maintenu, malgré une forte abstention, le nombre de voix réalisé en juin dernier par LO, alors seule organisation révolutionnaire présente.
Candidate macroniste qualifiée au second tour, Camille Gailliard-Minier a finalement emporté le scrutin avec 20 171 voix et 64 % des suffrages, face à Lyes Louffok, candidat NFP-FI, travailleur social et militant des droits de l’enfant.
Dans les communes du Grésivaudan, Galliard-Minier recueille près de 80 % : lieu de prédilection de la petite bourgeoisie, ces communes affichent un revenu médian annuel par foyer supérieur de 8 000 à 16 000 euros par rapport à Grenoble. Après les 20 % pour le RN en juin dernier dans ces territoires, LR et les macronistes ont cette fois-ci bénéficié d’un report des voix du candidat RN, l’odieux Alexandre Lacroix, partisan des « claques éducatives à 7 ans ». Ce dernier passe de 18 % à 11 %. À l’inverse, Nathalie Béranger, candidate LR, passe de 7 % à 17 %. L’extrême droite se maintient tout de même autour de 15 % dans ces communes.
Mais c’est surtout la faible mobilisation des électeurs ayant voté NFP en juin qui détermine l’issue du scrutin. En effet, si la candidate macroniste parvient à approcher les scores de juin dernier, le NFP perd plus de la moitié de ses électeurs. Cette abstention est particulièrement marquée à Grenoble, où la participation n’a pas dépassé les 35 % d’inscrits au second tour.
Bien que modestes, les résultats de notre candidature – avec celles de LO et du PT – montrent le maintien d’un courant dépourvu d’illusions sur la gauche institutionnelle. Nous nous attacherons dans les mois qui viennent à favoriser les mobilisations contre les licenciements et pour l’augmentation des salaires, contre les politiques racistes et sexistes, en solidarité avec les peuples qui subissent l’impérialisme au Moyen-Orient ou en Ukraine.
20 janvier 2025, Correspondant