Nos vies valent plus que leurs profits

Yémen : le cri d’alarme de l’Unicef

Dans ce pays, alerte le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), plus de 540 000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë et sévère, potentiellement mortelle, et un enfant meurt toutes les dix minutes de causes évitables. Au total 11 millions d’enfants ont besoin d’aide alimentaire et depuis le début de la guerre, en 2015, plus de 11 000 d’entre eux ont été tués et mutilés. Ce qui n’empêche pas l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, armés notamment par les États-Unis et la France, de mener une guerre sans merci contre les rebelles houthis soutenus par l’Iran, ce qui a conduit à ce que l’ONU décrit comme « l’une des pires tragédies humanitaires au monde ». Plus de 21,7 millions de personnes, soit les deux tiers de la population, auront besoin d’aide humanitaire cette année. Et les pays donateurs, plus prompts à fournir des armes que de la nourriture ou des médicaments, se font tirer l’oreille. L’ONU n’a levé que 1,2 milliard de dollars pour toutes ses agences en faveur du Yémen lors d’une conférence des donateurs en Suisse le mois dernier – une somme bien inférieure à l’objectif de 4,3 milliards de dollars qui seraient nécessaires pour mener à bien ses missions humanitaires. Une goutte d’eau par rapport aux centaines de milliards de dollars que les grandes puissances consacrent, sans état d’âme, à leurs programmes militaires.