Dans une perspective rétrograde, la ville de Paris met en place un vieil outil de flicage des travailleurs : la pointeuse. Dans sa version « moderne » : appli sur le téléphone, gestion des jours de repos comme de travail : l’horloge de la cadence est dans la tête !
Après des mois de résistance, les ouvriers des ateliers des musées se sont vu imposer la machine infernale en avril 2024. La direction prétend désormais mettre au compteur en juillet les caissiers, puis l’ensemble des agents d’accueil, de surveillance et de sécurité en janvier 2026 : plus de 500 salariés concernés, sur les 1000 que compte l’établissement public Paris Musées (14 sites). Mais c’est l’heure d’une prise de conscience dans les équipes.
Réunies le 11 mars, les agentes de billetterie ont vite compris que cet outil de contrôle ne réglerait en rien les problèmes de surcharge, stress, absences de pauses… Elles ont décidé de se mettre en grève le vendredi 14 mars, date de l’audience prévue dans le cadre du « dialogue social ». Plusieurs musées ont été bloqués ou perturbés par la mobilisation. Si la section CGT des musées municipaux a suivi les collègues depuis le début, l’Unsa a été contrainte par la mobilisation de voter contre un projet qu’elle comptait pourtant initialement accompagner.
Et surtout, cette première action a permis à une trentaine de travailleurs et travailleuses de se rassembler face à leur direction et de commencer à s’organiser pour la suite : rédaction d’un tract pendant le piquet de grève, calendrier de tractage, groupe de discussion, et émergence d’un petit groupe qui pourrait se charger de gérer les mobilisations à venir. À ce stade il a déjà été question de caisse de grève, d’assemblée générale et d’un calendrier qui va permettre aux agentes et agents de mener leur mobilisation d’ici le mois de juin, avec étapes à venir.
1er avril 2025. Correspondant